Le Loup de Wall Street (180 mn), de Martin Scorcese
Avec Léonardo Di Caprio, Margot Robbie, Matthew McConaughey, Jonah Hill, Jean Dujardin, Kyle Chandler …
Explosif. Orgiaque. Démoniaque. Amoral. On s’en prend plein la tête, les yeux, les veines. Pendant trois heures, c’est un délire. Paroxystique, au point de se demander si l’on n’a pas pris trop de drogues et d’alcools nous-même. La tête nous tourne. On vacille.
Adapté des mémoires de Jordan Belfort, le dernier film de Martin Scorcese s’appuie donc sur des faits réels. L’ascension et la chute (relative : 20 mois de prison, et plus d’argent qu’il n’en faut pour faire de son séjour derrière les barreaux un paradis luxueux, un bémol…) d’un courtier en bourse dans les années 90. D’abord intègre, mais déjà jeune loup. Il écoute regarde apprend, employé dans une société de courtage de Wall Street. Son mentor l’initie à l’alcool, aux drogues, aux femmes, à tous les péchés, tous les excès, seules lois du métier. Clés pour accéder à la richesse, but ultime. Bientôt, il va créer sa propre société, Stratton Oakmont et sombrer dans la débauche, la démesure, la luxure, la corruption, l’arrogance… Riche à billions, on peut néanmoins s’étonner de ne voir dans le film aucune Star apparaître dans les fêtes outrancières qui sont organisées : un détail.
L’on peut vomir son vice, sa vanité et son cynisme, mais force est de reconnaître à Jordan Belfort un charisme et un génie à convaincre. L’art oratoire dans toute sa splendeur.
Léonardo Di Caprio retrouve son maître, et cela détonne. L’acteur est pro-di-gieux. Admirable. Souverain. Divin. Un acteur supérieur, et le principe de narration qui alterne le déroulé de la vie de Jordan Belfort et une plongée dans ses pensées, avec l’utilisation d’une voix-off, renforce l’omnipotence de l’acteur. Il sort de l’écran, il est là. Ce n’est plus un film que l’on visionne : on se dissout dans une réalité improbable, dans l’existence de Jordan Belfort, et l’on s’immerge dans son chaos.
Préparez-vous, ça décape.