Ce week-end le théâtre des Mathurins, Paris 9è, accueillait la 3è édition du PDF : Paris Des Femmes, créé par Michèle Fitoussi, Anne Rotenberg et Véronique Olmi. 3 jours, 9 pièces de 30 minutes, écrites par 9 auteures contemporaines, qui exercent dans le domaine de la littérature et/ou du cinéma et/ou du théâtre et de la mise en scène. Une démarche inédite, pour valoriser le théâtre des femmes et « lutter contre la morosité », selon Michèle Fitoussi, point de départ de cette initiative audacieuse. Ambitieuse et légère à la fois. Le thème : « La vie, modes d’emploi ». En marge des représentations, les auteures étaient réunies pour des rencontres littéraires, animées par Karine Papillaud.
Un premier constat, partagé par toutes les femmes présentes : « Nous n’aurions pas osé nous lancer dans l’écriture d’une pièce de théâtre si nous n’avions pas été contactées, et si nous n’avions pas ressenti beaucoup de bienveillance et de confiance entre nous, avec les organisatrices, les acteurs qui allaient lire nos textes, et la mise en spectacle ». Difficile de lâcher un texte qui sera lu par des comédiens, sur scène, devant un public ? Les avis sont complémentaires : « Oui. Comment le texte sera-t-il perçu par le public ? Comment sera-t-il mis en scène ? Reflètera-t-il l’intention de départ ? ». « Non, car on est dans le ludique : l’écriture est liée au jeu. Il y a aussi une forme de pouvoir de transmission, que l’on détient. Et puis un texte pour le théâtre est moins définitif qu’un roman : il peut être retravaillé s’il est joué sur le long terme, s’adapter aux réactions du public. Alors qu’un roman, imprimé à 50 000 exemplaires, c’est terminé. Il reflète notre personnalité à un moment donné, avec ses imperfections, ses maladresses». Toutes sont d’accord pour vanter "l'Apologie de l'erreur" : « Parce qu’un auteur n’est jamais satisfait. Il n’a jamais écrit le livre pour lequel il s’est lancé dans l’aventure. Il y a toujours une part de déception au final, quand il faut rendre le texte à l’éditeur. C’est comme une photo que l’on ressort des années plus tard, la coupe de cheveux ne convient pas, le style est démodé… et pourtant, c’est nous. Il faut avoir de la tendresse pour cette personne-là».
La vie : modes d’emploi ? Chacune a pioché dans son univers pour écrire un acte percutant. Souvent l’idée de départ est la conjonction de faits qui se juxtaposent, d’un détail qui questionne et qui mérite d’être creusé par le travail de l’écriture, le travail des mots et des ponctuations. Toutes ont voulu écrire quelque chose de lumineux, même si les pitchs sont parfois sombres. Certaines citent une figure tutélaire, comme un clin d’œil rendu : Perec, Capote. D’autres précisent que l’exercice, elles l’ont pris au pied de la lettre ! Cela créé des situations vaudevillesques. Toutes sont unanimes pour remercier les organisatrices, partenaires et le public, pour ce cadeau. La salle est comble. Les rires fusent et dissipent les angoisses de certaines, moins aguerries à ce domaine d’expression artistique. Le public est au rendez-vous : captif. L’année 2014 s’annonce sous les meilleurs auspices. Sauvegardez votre PDF !
Les pièces sont réunies dans un ouvrage, publié aux éditions L’Avant-Scène théâtre, préfacé par Véronique Olmi.
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