Comédie dramatique (1h34) franco-germano-turque de Hiner Saleem, avec Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan…
Le Kurdistan est devenu indépendant. Tout est à construire depuis que Saddam Hussein est mort : les lois, les institutions, comment pendre un justiciable…
Goran, ancien résistant, se retrouve à Qamarian, village apocalyptique, perdu à la frontière de l’Iran, de l’Irak et de la Turquie. Il est nommé commandant de police (Sheriff ?). La corruption règne et les habitants vivent sous la coupe de « l’Oncle » Aziz Aga (le Parrain ?). Govend, quant à elle, se rebelle. Indocile, toujours célibataire à vingt-huit ans, elle convainc son père et ses 7 frères (mâles dominants), de devenir institutrice … à Qamarian.
Goran, bel éphèbe oriental (quoique dépenaillé et douteux) aux yeux jaunes et luminescents (des plans à la Sergio Leone), rustre et sensible, n’attend pas trois minutes du film pour être sous le charme de Govend, à la beauté somptueuse. Des yeux immenses, des cils filmés comme si la caméra était munie d’un recourbe-cils, une bouche d’une sensualité affolante, des dents d’une blancheur éblouissante et des cheveux L’Oréal.
Dans les montagnes, les femmes turques fomentent une révolte contre Aziz Aga, armées et guerrières. Déterminées, malgré leurs quarante-cinq kilos et leurs jolis petits minois adolescents. Elles ne seront pas des « Putes », des « Traînées », toute leur vie.
Les paysages sont arides, rouges et verts, désertiques et vastes, et la musique ensorcelante. Le son du hang, qui ne recèle aucun secret pour l’actrice, enchante.
Entre le conte, le western, la romance et la comédie, ce film se situe aux frontières. On oscille entre burlesque et poésie, situations ubuesques et réalité sinistre, provocation et beauté. Malicieux.