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Deux expositions, très distinctes, explorent la mémoire et les traces.

« Rio » à la Little Big Galerie, ou l’artiste plasticienne, sociologue, Irène Jonas propose une approche singulière. Ses clichés contemporains composent les images d’un album de famille, qui aurait traversé les années et se transmettrait de génération en génération. Les photographies en noir et blanc, sont retravaillées à la peinture à l’huile ou brûlées au chalumeau. Uniques, elles offrent une vision de Rio austère et dévastée, où tout serait à reconstruire. Une vision qui interpelle, qui donne envie de réagir et d’agir. Une expo artistique comme un acte politique.

www.irenejonas.fr

www.littlebiggalerie.com, 45 rue Lepic, 18ème, jusqu’au 8 juin.

Amos Gitaï, à la Cinémathèque, véritable « Architecte de la mémoire ». Cinéaste Israélien, Amos Gitaï a offert quelques-unes de ses archives à ce mémorial du cinéma, comme autant de confessions sur son œuvre : documentaires, films, photographies, notes, croquis, dessins, storyboards, vidéos de ses acteurs, scénariis, rushes, conversations. Une donation qui conjugue travail artistique et histoire, description de la société d’Israël, où il est question des pierres fondatrices de la culture israélienne. L’on découvre sa mythologie, son découpage créatif, son exigence sur près de quarante ans, son adaptation de textes bibliques et la naissance d’un cinéaste. Kippour, Kadosh, Kedma, Journal de campagne, Jérusalem, Terre promise, Esther… Autant d’extraits qui invitent à réfléchir sur les territoires, le partage et l’humanité, la liberté, l’espoir.

« Pour moi, faire un film, c’est trouver la bonne distance avec les acteurs et la technique, dont je n’aime pas dépendre : émulation, adhésion de tous à un projet original. Une distance qui permet de rester créatif et de laisser venir d’éventuels ratés qui seront fertiles au tournage et au montage. Saisir les choses dans l’instant. Créer à partir du chaos de chaque situation ».

Amos Gitaï sculpte l’instantanéité, qu’il prend sur le vif, retranché derrière sa caméra, pour la restituer et la rendre éternelle. Il s’extrait, s’isole, se détache de ce qui le touche pourtant.

En marge de l’exposition, où les tirs retentissent et qui emmène en voyage (Bangkok, Prague, Berlin, New-York, le Liban…), où David Bowie apporte une touche musicale, où la voix de Jeanne Moreau renvoie à la férocité de la vie, assistez aux projections, découvrez les ouvrages, et visionnez en avant-première « Ana-Arabia ».

Une exposition pour la paix, qui dénonce avec objectivité l’absurdité des frontières politico-religieuses.

www.cinematheque.fr, « Amos Gitaï, architecte de la mémoire", jusqu’au 6 juillet (51 rue de Bercy, 12ème)

http://www.amosgitai.com

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