Début XXè siècle, s’ouvre une ère légère, joyeuse, flamboyante, raffinée, remplie d’audace et d’élégance. Paris se réinvente en capitale du spectacle, s’appuyant sur une économie et une diplomatie solides. Paris devient une scène réjouissante, même si la misère n’est pas exempte (sculpture de Jules Desbois). L’exposition, très rythmée, représente l’allégresse qui y règne malgré l’indigence. Empruntons le métropolitain station Falguière ou La Samaritaine, observons les croquis d’architectes, savourons « le Petit Illustré », Félix Valloton dans « Le Cri de Paris » et la place des auteurs engagés, « Les Demoiselles », « Les Midinettes ». La femme s’affirme. Elle se divertit au cirque, à l’opéra, au théâtre (Médée, Lorenzaccio), raffole du cinéma de Méliès, s’essaie au piano, à l’estampe, virevolte, s’apprête. Sa taille est extraordinairement fine, comme ses pieds. L’on soupçonne les jarretelles, son éventail constitue le détail qui la rend vaporeuse, assorti à ses robes de soie délicates. Elle goûte aux plaisirs de la chair, sans renier le romantisme (« Louise » de Gustave Charpentier). L’érotisme (fauteuil de volupté du Prince de Galles) fait partie intégrante de cet art de vivre. Les sculpteurs (Rodin, Claudel, Rosso) magnifient l’amour, les corps enchevêtrés ou les visages mère-enfant en symbiose. Les peintres figent les ambiances (Maufra, Monet, Renoir, Toulouse-Lautrec). Les fêtes galantes s’accumulent, au Chat noir, et l’absinthe colore cette atmosphère désinhibée (« La Muse Verte » d’Albert Maignan). Enseignes et affiches attirent l’œil, l’Exposition Universelle se prépare. Le ciel est bleu nuit et or, et dans ce Paris-là, l’on accorde une rédemption aux prostituées (tableau de Julius Leblanc Stewart).
« Paris1900 », jusqu’au 17 août. Une exposition conçue comme un parcours pour touriste par un jour estival : Paris vitrine du monde, Paris Art nouveau, Paris capitale des Arts, Le mythe de la Parisienne, Paris la nuit, Paris en scène.
A lire dans www.servicelitteraire.fr le mensuel de l’actualité romanesque. JDEFDE Journal Des Ecrivains Fait Par Des Ecrivains
A lire par ailleurs ce mois-ci dans Service Littéraire, la chronique de Bernard Morlino sur Neal Cassady ("Un truc très beau qui contient tout -lettres 1944-1950, publié chez Finitude). Un portrait de Neal Cassady qui donne envie de foncer, vivre à 100 à l'heure sans s'arrêter.
www.blogmorlino.com