La cité nationale de l'immigration s'est dotée de quelques pièces immanquables.
Le certificat de réfugiée espagnole de Maria Casarès, ainsi que le texte de la convention de Genève sur le statut des réfugiés.
La lettre manuscrite de Guillaume Apollinaire, polonais, qui demande sa naturalisation pour pouvoir s’engager dans les troupes de la première Guerre mondiale.
La chambre photographique Arménienne reconstituée : studio Rex de Marseille, créé par Assadour Keussayan, né en 1907 en Turquie et arrivé en France dans les années 1920. Composé d’une grille en fer forgé devant laquelle posaient les personnes exilées, venues acheter un cliché à vocation administrative, l’occasion unique pour eux, de s’endimancher pour adresser cette photo à leur famille restée sur leur terre de naissance. Ces photos témoignaient de leur réussite, leur arrimage en France. Le dispositif nécessitait une technique particulière de retouche à l’aquarelle, pour rajouter des couleurs visages en noir et blanc.
D’autres photos éparses, legs anonymes ou dons d’auteurs devenus célèbres, témoignages d’une vie qui s’organise en France : un bal Arménien, les photos de logement de Collanges, les hôtels particuliers de la famille Camondo…
La vitrine-colonne consacrée à Haïgouhi Bengoyan, née Erzeroum en Turquie (1923). Immigrée à Marseille puis Paris, elle a rencontré son mari, Kevork Nalbandian dans un hôtel pour réfugiés Arméniens. Seule trace de son exil, une cafetière et un moulin à café turcs.
La pièce contemporaine « Like birds on high voltage wire », de l’artiste roumain Mircea Cantor (1977), composée de cuillères agglutinées sur des filins de fer, tels des oiseaux après leur migration. Un boulier termine la sculpture, symbolisant les statistiques des immigrants, pas toujours reconnus comme des êtres humains.
Des pages de bandes dessinées de Farid Boudjellal racontant sa Mémé d’Arménie ou son enfance de Petit Polio à Toulon ; de Halim Mahmoudi, de Zeina Abirached, exilée de Beyrouth à l’âge de 23 ans, qui dans sa valise n’avait droit qu’à 23 kilos de bagages : un kilo par année d’existence. Sa bande dessinée : « Paris n’est pas une île déserte », en pré-commande auprès du musée, décrit le cheminement de ce qui sera nécessaire d’empaqueter pour survivre en France, un bout de soi, de son Liban, que la France ne connaît pas, et qu’elle pourra s’approprier.
Un nouveau parcours REPERES, exposition permanent
Une nouvelle communication