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Après Gerberoy, en compagnie du Jazz Roots Trio, Philippe Petit, jazzman spécialiste de l’orgue Hammond, se produit au Caveau de la Huchette avec le Quintet Dany Doriz. Chaque mois pour deux soirs, la formation propose aux habitués du mythique club du quartier latin, de swinguer jusqu’à l’aube. En octobre, ne ratez pas leur prestation : les lundi 20 et mardi 21, l'occasion de réviser vos pas de danse ! Deux soirées pour entrer dans l’automne de plain-pied, avec entrain et joie de vivre.
Philippe Petit a d’abord appris l’accordéon, parce que son meilleur copain, à Bordeaux, en possédait un rouge rutilant ; Puis très vite il se tourne vers le piano. Parallèlement, un cousin lui fait écouter Sydney Bechet : il jouera du jazz. Il intègre d’abord un orchestre de bal, dans lequel il chante et s’initie à l’orgue, mais sa carrière de chanteur n’est pas convaincante, et si Philippe se tourne alors définitivement vers le jazz, c’est comme pianiste.
A la faveur d’une rencontre avec le batteur Eric Dervieu et le guitariste Gilles Clément, il se remet à l’orgue. Ensembles, ils entament les tournées des Jeunesses Musicales de France, avec leur spectacle « L’orgue et le jazz ». Philippe consolide sa technique, en transposant sur cet instrument les bases qu’il a apprises au piano, se spécialise comme « organ player » mixant deux techniques et deux cultures musicales, et se paye un orgue Hammond, qui procure un son « groove et sauvage à la fois, sensuel et moderne ». Si son organiste favori est Larry Goldings, il écoute tout autant Claude Debussy que Will Bill Davis, mais à présent, il suit davantage les conseils de Louis Armstrong : « Le jazz enseigné sera mort ». De fait, il improvise davantage, et tel un « mercenaire » propose une musique à la fois savante et dansante, immédiatement accessible à un large public. Sa musique découle de cette alchimie avec un public qui évolue sous ses yeux, le guide et réciproquement : « Chaque partie prend la parole à tour de rôle ». « Le jazz est une conversation » explique-t-il, et d’ailleurs le Caveau de la Huchette est l’un des seuls établissements en Europe où il est avant tout question de swing. Les groupes de jazz qui s’y produisent « jouent pour la danse », s’expriment d’un point de vue rythmique, font « se balancer » les clients, comme en leur temps Glenn Miller ou Duke Ellington. Philippe poursuit : « Il s’agit d’un équilibre absolu entre la cause à servir et l’expression personnelle, de s’écouter au service des uns et des autres ».
Philippe Petit n’est pas homme à étaler son « réseau », néanmoins l’on découvre une carrière et des rencontres qui donnent le tournis. Il a signé avec Barclay dans les années 70, croisé Balavoine, Renaud, Christiani, Bashung, Nougaro, avec lesquels il a volontiers partagé cigares et champagne.
Philippe Petit, un existentialiste comme autrefois Boris Vian.
Le Dany Doriz Quintet est composé de Pascal Thouvenin et Boris Blanchet, tous deux au saxophone tenor, de Didier Dorise à la batterie, Philippe Petit à l’orgue Hammond et Dany Doriz, vibraphoniste reconnu.
Chacun des musiciens se produit par ailleurs en d’autres lieux, avec d’autres groupes. Le milieu du jazz, c’est cela aussi, une alchimie naturelle entre jazzmen, un échange informel et convivial entre instruments. Une ambiance particulière, surannée et joyeuse, qui continue de s’exprimer au Caveau de la Huchette, peut-être le plus ancien club de jazz au monde.
A Gerberoy, la Collégiale du XVè siècle qui abrite les Moments Musicaux, festival désormais célèbre de l’Oise qui a accueilli cette année le Jazz Roots Trio, devient l’un des sites officiels de La Belle Saison –Concert Halls, dont l’ambition est de proposer à des formations classiques de se produire dans des lieux labellisés, patrimoniaux, avec une âme singulière, partout en France.
L'orgue Hammond
Le Dany Doriz Quintet au Caveau de la Huchette