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Magic in the Moonlight
Magic in the Moonlight

Comédie, romance (1h38), avec Colin Firth, Emma Stone

Raison versus spiritualité. Rationalité versus fantaisie. Un Woody Allen réjouissant. Début XXème siècle, sur la côte d’Azur. La mer est turquoise, les paysages boisés romantiques, les roses sont en fête, l’horizon infini et prometteur. Le ciel recouvre l’ensemble, sans nuage, bleu majestueux. L’air est doux et parfumé. Les toilettes élégantes. Les gestes délicats. Les fragrances suaves. Les conversations mesurées. Le vin en carafe est toujours disponible sur une desserte dressée. Le court de tennis est disponible. La décapotable rutile, n’attend plus que le couple qui se laissera griser sur les routes qui forment des lacets offrant divers points de vue de ce décor enchanteur. Un arôme raffiné flotte tout le long du film, filtré par la grâce. Emma, jeune et rayonnante, divine esquisse, prétend lire l’avenir et communiquer avec les défunts. Sa pratique de la voyance et de la médiumnité suscitent beaucoup de rumeurs et une attraction folle. Elle semble crédible, cependant : est-ce possible ? Elle est sur le point d’épouser le riche héritier d’une famille aristocrate, dont la mère aime à échanger avec son époux, dans l’au-delà. Emma lui procure un réconfort que personne ne souhaite interrompre, et a allumé une étincelle dans les yeux de son promis qui lui joue la sérénade avec son yukulélé, au bord d’une piscine tentante. Pour prouver qu’il s’agit d’une imposture, le maître prestidigitateur Chinois, Wei Ling Su, est convié. Qui se cache derrière ce magicien a la renommée internationale ? Logique, austère, dédaigneux, méprisant, orgueilleux, ne croyant que ce qu’il voit et s’appuyant uniquement sur des thèses scientifiquement démontrées, il défie de percer à jour la jeune femme qui se prétend inspirée, en communion avec les cieux. L’ésotérisme ne se conçoit pas ! Colin Firth dans ce rôle est brillant et remarquable, dévoilant toute sa superbe. Fanfaron bavard, il enchaîne bons mots et traits d’esprits d’une finesse inégalable. Il ne prouve cependant rien du tout. Il se laisse même convaincre par les dons d’Emma, et séduire. Le dilemme auquel il s’avère confronté le tourmente. Ses certitudes se fendent, comme son armure et son outrecuidance. Amoureux d’Emma, dont il persiste à croire qu’elle dupe son entourage sans pouvoir le prouver ? Cet amour est-il possible et raisonnable ? Dans cette villa majestueuse de bord de mer, en villégiature, n’est-il pas tombé dans une sorte de piège ? Peut-il se laisser aller et croire en son instinct, s’en remettre au destin, ou demeurer éloigné d’Emma et d’une forme d’occultisme et de séduction tentantes, mais qui cachent forcément un secret ? Emma Stone est séditieuse et joyeuse, gaie et sautillante. Tantôt moineau tantôt anguille. Irrésistible, drôle, vivante, jolie, envoûtée et envoûtante. Colin Firth exemplaire, il affiche un panache, une posture altière, une noblesse. Son regard pétille comme sa verve. Impérieux. Un acteur au sommet de son art, dans un rôle léger et subtil.

Ce film est effervescent comme le champagne, et sous le soleil exactement, il réchauffe et allume une petite flamme en nous, celle de la joie de vivre. Profiter et aimer, plutôt que réfléchir, analyser, intellectualiser. Un lâcher-prise admirable pour ce "Magic in the Moolinght" romantique.

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