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Drame, Guerre (2h14), avec Bérénice Béjo, Annette Bening, Maxim Emalienov

Evidemment j’ai pleuré ! Dès lors qu’il s’agit d’un enfant, d’un mignon petit garçon tout sale, sans défense, aux yeux éplorés de cocker, en plein cœur d’une guerre. Qui, dites-moi QUI, ne sortirait pas sa provision de mouchoirs ? A fortiori s’il est question d’un enfant de neuf ans, qui assiste à l’assassinat de ses parents et sa grande sœur, qui se voit dans l’obligation d’abandonner son petit frère –un bébé enveloppé dans une couverture dégueulasse avec sa tétine au bec, ne pouvant subvenir à ses besoins, seul et abandonné sur une route désertique d’un pays en guerre, caillouteuse, hostile et austère, traversée de chars de blindés russes, dirigés par de sales gros porcs.

Ce que l’on peut souligner, c’est l’avalanche de clichés, grossiers. L’effet est assez éloigné de : « Allemagne année zéro ». L’histoire d’un enfant pur et innocent, dans un pays en guerre : il n’est pas donné à tout le monde de réussir ce pari. Ce qui nous fait pleurer, c’est davantage la honte d’avoir payé pour ce film maladroit et grotesque, que pour cette histoire, qui ne dénonce rien, trop prudente, bien-pensante, timide et effarouchée, bien codifiée. Une histoire paisible au fond, comme celle qui ferait la une d’un JT un peu plus long que d’ordinaire. L’histoire de destins mis en parallèle, qui jamais ne se rejoindront, en dépit de tous les efforts du réalisateur : Carole, humanitaire comme vous et moi, auprès de qui se réfugie le petit garçon, Hadji, qui, d’un coup de rafales de Kalachnikov, se retrouve sans famille. Comme un chat qui choisit soudain sa famille d’adoption, jusqu’à voler un collier pour qu’il soit à égalité avec la grande bonté de Carole, dont nous pourrions presque croire qu’elle n’est pas feinte, peinte, filmée, scénarisée. La sœur d’Hadji, Raïssa, qui en fin de compte n’est pas morte : elle retrouve le bébé abandonné et miraculeusement, tranquillement, rejoint son autre frère, Hadji. Les autres, on s’en fiche, au passage. Et puis Kolia, jeune homme sorti de nulle part, qui se voit enrôlé dans l’armée au motif qu’une patrouille de police trouve une boulette de shit sur lui. Il va en baver, la petite lopette, ça c’est sûr ! Du sang et des moignons, des cadavres à embaumer et des gnons à soigner, jusqu'à devenir un dur, de ceux qui ne pleurent pas et filment avec un large sourire les animaux ensanglantés et déchiquetés. Et alors ? SO WHAT GUYS ?! Le rapport, le lien qui unit tous ses personnages : où se situe-t-il ? Il n’y a personne pour sauver l’autre. Un film d’individualismes, parsemé de grandes leçons de morales. Un film de profs. Un film académique, scolaire et révoltant. Au-delà de cet échec dramatique, le plus terrible dans ce long-métrage, c’est qu’une fois de plus, l’on passe à côté de la cause Tchétchène, réduite définitivement à néant. Et par-delà, l’on passe à côté des génocides, guerres et massacres qui ravagent le monde. Michel Hazanivicius : engagez Madame Fleur Pellerin dans votre prochain OSS 117, et je crois que cela sera parfait, et cessez, par pitié, d’utiliser des enfants pour extorquer larmes et argent à un public, qui n’est pas si méprisable.

Tag(s) : #Cinema
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