« L’Elixir d’Amour » de et avec Eric-Emmanuel Schmitt, et Marie-Claude Pietragalla. Mise en scène de Steve Suissa, un habitué du théâtre Rive Gauche et des adaptations de textes d’Eric-Emmanuel Schmitt.
Un couple embourgeoisé, parisien, se sépare après cinq ans de passion et de marivaudage. Louise part au Canada, tandis qu’Adam demeure à Paris. Par un fait inexplicable, mus par un désir incontrôlable, voilà qu’ils communiquent avec empressement et emphase. Plus fusionnels qu’ils ne l’avaient jamais été lorsqu’ils partageaient leur vie, sous le même toit, dans cette capitale censée être celle de l’amour et du romantisme. Faudra-t-il cette distance, 106 000 000 km2, celle d’un océan pour que ce couple se retrouve. Leur échange épistolaire, quelle que soit la forme qu’il emprunte, courriel, lettre, ne va-t-il pas se révéler le meilleur des élixirs d’amour ? Ce philtre existerait-il donc, en dépit des sombres manigances et des clichés éculés ?
La mise en scène est sobre et ardente à la fois. Le texte lui-même porté par le charme de la désuétude et le lyrisme de l’opéra wagnérien. Et ce couple, réussira-t-il mieux que Tristan et Iseult ? Lui, imposant, pétri d’élégance et amidonné de formalisme, dans son costume trois pièces qui n’en cache pas moins ses infidélités et autres veuleries. Elle, frêle et sauvage, à la beauté animale, modèle de constance et de droiture, fière qui ne s’accommode pas moins de légers arrangements avec la vertu. Lui, c’est Eric-Emmanuel Schmitt, un poil engoncé par son propre texte. Elle, c’est Marie-Claude Pietragalla, dont la présence et l’aisance prennent toute la place. Pour un coup d’essai au théâtre, force est de constater qu’elle est à la hauteur de l’enjeu, agile et ample. Eux, emportés par la foule, arrivent sur scène sous les applaudissements de la salle du théâtre Rive Gauche. Suffisamment rare aujourd’hui pour être souligné.
Cette pièce raconte le langage de l’amour, transcendé par le corps, les mots et la voix. Transfrontalier. Universel. Atemporel et intemporel.
40 dates exceptionnelles !
Jusqu’au 5 février, www.theatrerivegauche.com