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Musique : L'Orchestre de chambre de Paris

L’Orchestre de chambre de Paris est l’unique formation du genre de la capitale, dirigée par le chef Thomas Zehetmair. Orchestre citoyen, il développe des projets culturels participatifs dans les quartiers populaires de Paris et en banlieues : un opéra pour enfants au Pré Saint-Gervais, l’initiation à la pratique collective sur instruments à cordes pour des collégiens du 20ème arrondissement ou la création d’un opéra hip-hop avec des danseurs et rappeurs du 19ème arrondissement. L’ensemble a su fidéliser un public de mélomanes qui les soutient à la Cité de la musique, au théâtre des Champs-Elysées, et à la Philarmonie, lieu déjà incontournable de toutes les musiques pour tous les publics. Il développe aussi des passerelles avec l’international. Le 18 février dernier, Berlin était à l’honneur au théâtre des Champs-Elysées, sous la direction exceptionnelle du chef atypique Thomas Dausgaard. Parti à la rencontre de tribus de chasseurs de têtes à Bornéo, bénévole dans une ferme en Chine, exilé dans une île du Pacifique partageant le quotidien des villageois, il réside aujourd’hui au Danemark avec sa famille. Il dirige l’Orchestre de chambre de Suède et a été nommé chef lauréat de l’Orchestre national symphonique du Danemark. Il se révèle particulièrement engagé en faveur des enfants. Un géant qui a la vigueur d’un ouragan, entraîne avec lui une formation de 43 musiciens, le chœur de la Maîtrise de Paris conduit par Patrick Marco, et une salle comble et fiévreuse. L’invité d’honneur était le violoniste Daniel Hope. Il est jeune, roux flamboyant, souriant. Il porte le flegme et l’élégance britannique avec un naturel insolent. Il est non seulement un virtuose, mais il propose en outre une interprétation vivifiante du violon, parfois décalée et hors des sentiers battus, néo-romantique, néo-classique, néo-baroque, néo-moderne, quand il collabore aux côtés de Philip Glass. L’âme punk, beat, onirique revit sous son archer. On entend les vers d’Allen Ginsberg, l’ivresse de Patti Smith.

Coriolan, ou CaIus Marcius Coriolanus (Vè s. av J.C.), homme d’Etat et général militaire autocratique de la Rome antique a inspiré Ludwig Van Beethoven qui a composé l’ouverture éponyme, et invite à une interrogation sur le rôle de la démocratie. Le programme s’est poursuivi avec le concerto pour violon et orchestre n°1 en sol majeur de Max Bruch, une œuvre profonde, qui transcende les ténèbres pour mieux accueillir l’espoir. Pour prolonger l’harmonie créée, Daniel Hope a joué Kaddish de Maurice Ravel en bis, comme un rappel à la paix, sanctifier le « vivre ensemble ». Enfin, Le songe d’une nuit d’été de Félix Mendelssohn a apporté la note conclusive. Suspensive, plutôt, car cette interprétation brillante donnait envie de dire Oui. Oui à l’amour, Oui à la vie, Oui à autrui. Qu’importe que ce songe soit funeste. Ce que l’on entend, c’est davantage la célébration de la vie, plus forte que la mort. La marche nuptiale plus prégnante que la funèbre. La fraternité, plutôt que les désaccords et vilenies. Tel est le pouvoir de la musique : apporter de la magie, émerveiller, résister, consolider sa foi, ce à quoi l'on croit.

L’Orchestre de chambre de Paris se produira la semaine prochaine à la cathédrale de Notre-Dame, autre lieu de prédilection, céleste et mystérieux, que l’on n'a jamais fini de découvrir. En leur compagnie, avec un Oratorio, nul doute que le divin révèlera une partie de son pouvoir, et que la frontière avec le mysticisme s'effritera. Au programme Haydn. Les sept dernières paroles de Notre Seigneur sur la croix, et Mendelssohn, Psaume 42 : Wie der Hirsch Schreit, les 4 et 5 mars prochains.

Orchestredechambredeparis

Theatredeschampselysees

DanielHope

CathédraleNotreDamedeParis

ThomasDausgaard

Thomas Dausgaard

Thomas Dausgaard

Daniel Hope

Daniel Hope

Au théâtre des Champs-Elysées

Au théâtre des Champs-Elysées

Tag(s) : #Musique
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