Au théâtre de la Comédie Saint-Michel tous les dimanches soir, le Théâtre Kalam présente le vol de la Joconde, par Francis. Ecrit par Fiona Leibgorin sur une esquisse de Aurélia Hascoat, la comédienne Aurélia Hascoat (La Joconde, Mona Lisa, enluminée) donne la réplique à Farid Zerzour (Francis, 35 ans, looser attachant). Un texte subtil, truffé de clins d’œil et de réflexions, en plusieurs tableaux : être volé ou kidnappé, les œuvres d’art et leurs produits dérivés, la société de consommation et du spectacle, les vanités, la vacuité de l’existence. Quelques répliques juteuses interpellent, et nous invitent à nous placer du point de vue de la Joconde –ou d’une figure immortalisée en peinture : « C’est reposant d’être ignorée ». Car Mona Lisa parle, elle ne se borne pas à sourire. Un postulat inexploré au théâtre. Mona Lisa s’exprime et nous apostrophe sur le don de l’ignorance, le rôle des jambes : suffisent-elles à être libre ? Sur la liberté : est-ce un luxe ? Sur l’enfermement, entre prison sociale et prison dorée. Sur la création et le lien qui unit le créateur à son œuvre d’art. Non contente de prendre la parole, la Joconde rit aussi, s’émeut, s’émerveille, vibre, chante et même … pète un plomb ! Au contact de Francis, elle se lâche, s’ouvre, se socialise, se divertit, se dévergonde, rougit, s’offusque, gronde, fulmine. A l’inverse, Francis, loin d’être déconcerté se révèle plus humain que la plupart d’entre nous, attentionné, délicat à défaut d’être sophistiqué, raffiné et érudit. Cette Joconde-là est lumineuse et solaire. Elle revendique toute une palette d’expressions qui traversent les siècles et revisitent les époques. Ses yeux noirs brillent comme une pierre d’Obsidienne, et son teint est couleur mordorée. Un trésor, au sens littéral et figuré. Une mise en perspective sur le rôle de l’art, ce que la peinture véhicule. Tout n’est jamais qu’affaire de points de vue, d’angles et de références. De rencontres, surtout. Francis sans La Joconde ? Manet sans Monet ? Posez-vous la question. Et celle-ci encore : Quelle autre œuvre de Léonard de Vinci connaissez-vous ? Que nous a légué Léonard de Vinci ?
Un moment intime et confidentiel, introspectif, attendrissant et bien plus profond qu’il n’y paraît. Avec Daniel Guichard en prime : « papa »… Une belle surprise.
Page Facebook interactive, avec des jeux et des cadeaux
Au Festival d’Avignon cet été