Alliance du verre et de la terre à Rueil-Malmaison

11 Mai 2015

Après l'estampe, le centre culturel Espace Renoir de la ville de Rueil-Malmaison inaugurait samedi 8 mai la nouvelle exposition « Rencontre du verre et de la terre », en présence des deux artistes : Danièle Biosot-Daguier et Leïla Merabti. L’une est artiste verrier, l’autre sculpte, en particulier la céramique. Quinze ans de complicité entre les deux femmes, et quatre ans de travail pour réaliser ces formes surprenantes et poétiques. Les danseuses en particulier, formes serpentines aériennes, assorties d’un tutu ont nécessité deux années de réflexion avant leur entrée en scène à Renoir. Complémentaires, elles n’hésitent pas à parler de « création artistique télépathique » ou « d’association pleine », même si chacune est spécialiste de son art. Ce qui constitue leur union réside dans la cuisson, entre autres : 800 degrés, en moyenne pour sublimer leurs créations, et assurer un parfait thermocollage, pas moins de deux cuissons de différentes couches de verre. Olivier de la Serre, élu aux Affaires Culturelles et Carole Thierry, conseillère municipale en charge des associations culturelles étaient présents pour le vernissage, aux côtés d’Anne-Marie Blondiot, directrice des centres culturels de la ville de Rueil-Malmaison et Marion Joffre, qui dirige l’Espace Renoir. Au nom de la ville, ils ont souligné « l’intérêt et la curiosité portés à ces œuvres réalisées à quatre mains, à partir de deux matériaux différents : le verre et la terre ». Un troisième matériau vient parfois compléter les créations, comme le métal ou des feuilles d’or. « Difficile de proposer de l’art sans technique », a souligné Olivier de la Serre, visiblement conquis. Cette exposition se mérite : il ne s’agit pas seulement d’admirer le travail de grande qualité, mais de « regarder au-delà, derrière les apparences, par-delà les bustes exposés », pour éprouver une émotion particulière. Pour les deux femmes, il s’agit de « montrer sans expliquer ». Elles travaillent sur « la perte d’échelle, de repères et la distance avec chaque pièce exposée ; A priori abstraites, mais pourtant bien réelles et le travail réalisé, les creux, les espaces, les déliés permet de voir plus loin ». Pour le visiteur, il est question de « travailler en regardant ». Elles sollicitent notre imaginaire et proposent une vision onirique des corps moulés, sans tête. Décapités, mutilés ? « Au contraire ! Nous voulons rappeler l’universalité des corps humains, et célébrer l'élan et la grâce ». Elles ne travaillent pas à partir de modèles vivants, mais font appel, elles-mêmes à leurs rêves qu’elles essaient de traduire en un modelage qui proposera « du sens, en insistant sur les jeux de couleurs, la sensibilité que procure un bleu ou du blanc ». Elles rapprochent leur travail d’une échographie : à nous d’effeuiller et d’interpréter. Ce jour-là, l’un de leurs amis peintres est venu les soutenir : Jean-Pierre Plasseraud, qui allie peinture à l’huile et trompe l’œil. L’effet visuel est surprenant, réaliste à s’y méprendre. Il vient d’ailleurs d’obtenir le 2ème prix de peinture et le 1er prix spécial du jury pour ses créations originales, au salon des artistes de la ville de Puteaux.