2015, année de centenaire. Cependant il ne s’agit pas de célébrer des événements dont l’humanité peut se réjouir. Le génocide des Arméniens, pour commencer. Première extermination d’un peuple dans l’histoire du XXè siècle. La ville de Paris rend hommage à travers une exposition clinique, scientifique et exigeante, en noir et blanc, témoignages, photos et chiffres à l’appui. La nuit du 24 avril 1915, les élites et intellectuels étaient les premiers visés par le gouvernement jeune-turc nationaliste. Au total 1,5 million d’Arméniens seront massacrés, décapités, égorgés, déportés dans des camps de la mort, chassés de leurs terres, leurs biens spoliés, les femmes tuées, éventrées, islamisées et tatouées de force. L’exposition est organisée en deux temps : les violences, dont l’origine remonte au XIXè siècle, et leurs conséquences. Puis l’exode et la reconstruction en Arménie et en diaspora. Une commémoration couleur myosotis comme cette fleur qui signifie « On n’oublie pas » : depuis le deuil central gynécée noir, les chemins de l’exil étamines jaunes, jusqu’aux 5 pétales mauves, ces continents où se sont réfugiés les Arméniens qui attendent toujours la reconnaissance de la Turquie.
Arménie1915, avec le concours du Musée-Institut du génocide arménien d’Erevan, comporte un parcours pédagogique dédié aux enfants. Hôtel de ville de paris. www.quefaire.paris.fr/exposhoteldeville ; Le mémorial de la Shoah propose une exposition complémentaire sur le génocide des arméniens. www.memorialdelashoah.org
Pour prolonger : Raymond H. Kévorkian, historien et commissaire « Comprendre le génocide des Arméniens, de 1915 à nos jours » avec Hamit Bozarslan et Vincent Duclert (ed. Tallandier, 384p., 21,5 €) ; Georges Kévorkian, historien « La flotte française au secours des Arméniens, 1909-1915 » (Marins ed., 127 p., 29 €) et « La France chassée de l’Empire Ottoman, une guerre oubliée, 1918-1923 » (l’Harmattan, 331 p., 32 €)