Interview privilégiée et informelle, au Théâtre de l'Atelier, avec Antoine Sahler et François Morel pour "Hyacinthe et Rose", à quelques minutes de leur représentation. Nous sommes installés à même le parterre de verdure, fraîchement installé. On stage…
A l'origine un livre illustré pour enfants sur les fleurs, de Martin Jarrie, que François Morel accompagne en textes. Il associe à chaque fleur un souvenir d'enfance et bientôt des ciels "qui embellissent chaque jour davantage les fleurs, et symbolisent l'au-delà". Car les souvenirs d'enfance sont souvent associés à des vacances à la campagne chez les grands-parents, et les cieux ne sont pas si loin, alors.
En l'occurrence les grands-parents : Hyacinthe et Rose, différents (lui coco, elle catho), qui pourtant ne sont pas dissociables.
A l'origine, il y a aussi Edith Piaf "C'est fou c'que j'peux t'aimer", et un rythme musical improvisé et décliné, à partir d'une mélodie populaire. Antoine Sahler aux commandes, lui-même pianiste et trompettiste. Il a créé un « orchestre de chambre » format théâtre et version campagne : le piano Pleyel, un orgue Korg (pour annoncer les homélies du curé), un mini-piano Michelson, des cloches, un mini-tuba... Miniature, la musique n’en est pas moins attendrissante et plaisante, comme un art florissant.
Chaque soir, les instruments soulignent les mots et le débit de François Morel, qui s'adaptent aux réactions du public, aux silences, aux rires, aux moments suspendus par les larmes retenues.
Car ce spectacle, comme le précise son auteur, se veut "une parenthèse, en dehors de toute vie politique ou sociale, pour goûter les moments de la vie, porter un regard bienveillant sur le monde, et procurer des émotions qui parlent à chacun de nous". Le matin, chroniqueur acéré de la société, le soir, chroniqueur poétique du temps qui passe. Le matin, le citoyen s’exprime en radio, pour laisser la place le soir au comédien, qui s’émerveille au théâtre.
Une relation étroite et complice entre Antoine Sahler, François Morel et un public qui forme un tout, et cela résonne telle une "fanfare cabossée", comme l'est la vie.
Hyacinthe et Rose