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Siddhartha le musical
Siddhartha le musical

Adapter Siddhartha, ce roman initiatique, référencé dans l’Oeuvre de l’auteur Hermann Hesse, prix Nobel de littérature, comme l’une des plus éloquentes, frôlant le « texte sacré », en comédie-musicale interprétée en italien était carrément une gageure. Un défi un peu fou. La production a réussi son pari, et le show, pour 3 soirées parisiennes exceptionnelles, au théâtre des Folies Bergère est étonnant. Seules les Folies Bergère pouvaient sans doute accueillir ce spectacle singulier et puissant. Pénétrer dans le décor de cette salle mythique, baroque et surchargé d’ors, grandiloquent et enveloppant, tout en couleurs psychédéliques et pierreries, turquoise et violet, rouge jaune vert, sous ses lumières féériques et ses lustres magistraux, est comme entrer dans un palace, avant de découvrir les quatre palais détenus par Siddhartha : l’été, l’hiver, l’automne et le printemps, lorsque le spectacle commence.

Parvenu à l’âge adulte, Siddhartha, ce jeune prince hindou, se révolte, fuit ors et palais justement, ainsi que la trahison paternelle et le secret lié à sa naissance. Il parcourt le monde, en guenilles, aux côtés des plus démunis, avant de trouver l’amour, la foi, la paix intérieure. Cette histoire nous prend par la main, à la rencontre de sagesse, de valeurs nobles et universelles.

La productrice du show a précisé, Simone Genatt Haft, introduisant Siddhartha le soir de la première, en ce mardi 1er décembre : « Nous avons tenu notre promesse de venir à Paris, pour transmettre ce message de paix et d’amour, malgré la blessure dans nos cœur (…) ce spectacle élève plus que jamais la paix, l’amour et la culture pour combattre le terrorisme ».

Il n’est pas question ici d’analyser le roman de Hermann Hesse, qui fait écho à une colère sourde dans la vie de son auteur, lui-même ayant quitté le foyer paternel pour se frayer son propre chemin et, de famille protestante a été conquis par le bouddhisme. Il s’est rebellé contre toute forme d’autorité et de diktats, son Oeuvre condamne ces vies bourgeoises et capitalistes, et défend le peuple oppressé et fait l'éloge d'une vie contemplative.

Autant le roman Siddharta est d’une sobriété et d’une économie élégantes, révélant une écriture ascétique comme la vie que choisit Siddhartha, autant son adaptation musicale est flamboyante et fastueuse, dévoilant l’illumination divine, la maturité, et la philosophie.

Chaque tableau, qui pose un épisode-clé de la quête initiatique de Siddhartha, est introduit par Patrick Poivre d’Arvor, récitant qui se faufile à pas de Loup des steppes.

Deux heures plus tard, nous sommes tout éblouis des couleurs de l’Inde, emplis de son luxe et de ses apparats, mais aussi de sa pauvreté et sa misère. Nous avons partagé la profession de foi de Siddhartha et son rejet d’un monde de possédants, de nantis et d’opulents. Quête spirituelle, identitaire, religieuse, mystique, karmique ou initiatique ? Pas si sûr que ce soit cela le sujet, lorsque l’on y réfléchit avec soin. Siddhartha quitte tout pour trouver, seul, sa vérité, certes, mais au gré de son chemin il est davantage question de rejet contre toute forme d’endoctrinement et de dictature, et d’une ode à la liberté et la justice, quel qu’en soit le prix.

A l’issue du spectacle, nous aussi avons ce refrain en tête « Croire en l’impossible (…), ensemble nous pouvons ». Oui, croire en un monde meilleur, plus juste et altruiste, croire en l’humanité, croire qu’il est audible, à l’instar de Siddhartha d’afficher ce sourire extatique, "exactement semblable à celui de l’Etre parfait", comme le souligne Hermann Hesse dans son roman. Nous sommes apaisés, il n’y a plus aucun courroux en nous, plus de souffrances, une douce tranquillité.

La troupe est éclatante, alliant avec superbe danse, chant, costumes somptueux et postures savamment scénographiées. Nous sommes transportés en Inde, mais aussi bien ailleurs, dans un pays de lumière.

L'heure est décidément propice aux comédies-musicales, textes chantés, et Siddhartha le musical se produit jusqu’au 5 décembre, dépêchez-vous !

Commencez ici ou au 01 44 79 98 60

New quo respire mi perdu già

Le sue parole son verità

​A te lasser il moi monde coperto di sol bellezza...

Dei, Dei del cielo, la vita un senso avrà

Solo new sole vivre come in une favola ...

Tag(s) : #EVENT, #comédie musicale, #spectacle, #Litterature
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