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#Monumenta2016
#Monumenta2016

On peut dire que l’artiste français d’origine chinoise Huang Yong Ping, « père, Maître Yoda de l’art contemporain en Chine » comme le souligne Jean de Loisy -commissaire, est sacrément visionnaire ! Il avait esquissé un jour de 2006, en visite au Grand Palais, ce qui deviendrait son monumental #Empires et, dix ans plus tard son dessin a pris une forme démesurée et éloquente, sous la Nef de 13.500 m2.

Monumenta existe depuis 2007, mêlant art, vie et politique. Huang Yong Ping en serait-il l’un des inspirateurs ?

« Chaque artiste représenté doit relever le défi de critiquer le spectaculaire au moyen du spectaculaire. Pour le visiteur, c’est chaque fois une occasion grandiose de se familiariser avec la création contemporaine », indique Audrey Azoulay, ministre de la Culture et la Communication.

Cette année, Huang Yong Ping, influencé par le dadaïsme (mouvement radical « Xiamen Dada : Le zen est Dada, Dada est le zen »), décompose notre monde. C’est brut, absolu, extrême et gigantesque comme un Empire. Huit (en Chine, exprime la totalité de l’univers mais aussi l’infini, l’auto-fécondation, l’auto-régénérescence, la continuité) îlots de conteneurs sont traversés par un serpent métallique de 120 mètres de long et soutenu par une grue, et ornés d’un bicorne de 5 tonnes orné de tapisserie, reproduction démesurée de celui que portait Napoléon lors de la bataille d’Eylau. Une création extraordinaire et symboliste pour exprimer les empires qui s’érigent et se délitent. Le serpent est-il tourné vers l’illustre bicorne de Napoléon, tend-il vers la gloire ou se mord-il la queue ? Son squelette, carcasse inerte argentée, souligne-t-elle la renaissance ou la déchéance ? Napoléon homme de bien (à l’origine du code civil), dont l’ambition causera sa perte (la bataille d’Eylau : 20.000 morts), reconnu en Chine comme un conquérant, est l’archétype du nouvel entrepreneur. Les conteneurs représentent un nouvel empire économique, non plus fondé sur la conquête de territoires mais sur le commerce entre Orient et Occident.

L’ensemble représente un vaste paysage chinois, avec ses vallées (conteneurs), ses rivières en milieu (flux de visiteurs dans les allées), ses ports de commerce (grue), et auréolé d’une brume industrielle (le serpent décharné qui se faufile). Monumentales métamorphoses et mutations à méditer sous la Nef du Grand Palais

Jusqu’au 18 juin. www.grandpalais.fr

Tag(s) : #Expositions, #EVENT
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