Le musée de la Gendarmerie Nationale
Le musée de la gendarmerie, qui a ouvert ses porte il y a un an à Melun (Seine et Marne), mêle histoire, actualité et prospective. Il révèle les formidables qualités d’adaptation de cette institution française, parmi les plus anciennes (1339) et le visiter, c’est aussi découvrir un monument culturel, d’architecture moderne. Le cabinet Moatti-Rivière (musée des Dentelles de Calais, 1er étage de la Tour Eiffel) a réhabilité un ancien bâtiment militaire. Il y a le parvis, qui surprend. Strié de pierres bleues, cette vaste étendue permet de réaliser des démonstrations et des expositions en plein air. L’entrée n’interpelle pas moins. Aucune signalétique, mais un emblème : la grenade enflammée, symbole de la Gendarmerie Nationale depuis le XVIIIe siècle, déposé sur un fronton composé d’aluminium et de cuivre de pièces de centimes d’euros (rappelle le ceinturon de la Gendarmerie d’élite -1er Empire). Dans le hall : cette étonnante vitrine suspendue de 18 mètres de long et d’un poids de 30,5 tonnes, composée de mannequins de gendarmes (44) et de chevaux (13), d’une moto et d’un vélo, disposés aux étapes clés de l’Histoire, à commencer par 1515. Enfin, toujours avant d’entrer dans le musée, les chiens sont mis à l’honneur : la première promo Rexpemo (Recherche d’EXplosifs sur des Personnes En MOuvement), en France, de canins spécialisés. Quand l’animal accompagne l’homme pour faire face aux nouvelles menaces.
L’Histoire de la Gendarmerie
Musée de société, l’endroit affiche une vocation pédagogique et didactique, s’adressant au grand public, y compris aux établissements scolaires. Seul témoignage en faveur des gendarmes : la vitrine des décorations, salle militaire au rez-de-chaussée. Les étages comportent chacun une couleur qui se rattache à une phase éloquente de l’évolution de la Gendarmerie. Bleue : la Maréchaussée, les origines. Rouge : l’Empire. Gris : époque contemporaine. Vert : Imagerie populaire. Une muséographie à la fois chronologique et thématique et une visite imaginée avec les technologies les plus récentes : les visiteurs sont équipés de tablettes pour approfondir tel ou tel volet. Musée en réalité-augmentée. Que retenir en particulier ? Le premier uniforme règlementaire (1720) ; le portrait du maréchal Moncey, symbole du premier âge d’or de la Gendarmerie (stupéfiante ressemblance avec Charles Aznavour) ; la Gendarmerie Nationale autorisée à partir au combat aux côtés de la police militaire et civile. Gendarme ? Une taille imposée de 1m73 (1815). Les codes vestimentaires, la voix, le système pileux, les effets de mode : tout évolue (Empire, Monarchie, Restauration) et correspond à une stratégie militaire. Le premier képi (plus bas pour une prise au vent plus efficace -1904) remplace le chapeau. Les fusils à double canon pour les Gendarmes bretons et corses. La Gendarmerie d’élite, la Garde Républicaine. Le révolver de Cesses pendant la Commune, une arme qu’il réussira à cacher dans ses bottes, emprisonné. Quelques clins d’œil : les Gendarmettes de Saint-Tropez, les parodies sous forme d’affiches, de publicités, de jeux, de rébus qui dévoilent des proverbes : « Le silence est l’esprit des sots, et l’une des vertus du sage ». Des gendarmes aux visages poupons en enfantins précèdent des situations moins envieuses : le quartier austère des célibataires (Quai des Célestins, Paris). Des affaires légendaires, que l’on doit au rôle des gendarmes : les affaires de la Bande à Bonnot ou Dominici. Quelques pièces emblématiques de l’évolution de la Gendarmerie : la Remington remplace les rapports manuscrits, la moto Dollar succède au cheval pendant l’entre-deux-guerres, la tenue modèle à l’origine de l’expression « Se mettre sur son 31 ». La création de la direction générale, la Gendarmerie mobile dans le cadre de manifestations, les colonies et protectorats avec gendarmeries, la prestation de serment. Le gendarme pendant la résistance, la collaboration, la libération. La décolonisation. La Gendarmerie actuelle –dont le GIGN, les motards, les maîtres-chiens. La Gendarmerie est au service de 3 missions principales : administrative, judiciaire, militaire au service du grand public, adoptée par 46 pays dans le monde.
Une exposition qui vise à sensibiliser tous les publics, même les enfants accompagnés, avec un livret pédagogique. Merci au capitaine Elinor Boularand, directrice du musée et commissaire des expositions, au chef d’escadron Grégory Briche (pôle judiciaire, IRCGN) et au colonel Patrick Touron qui dirige l’IRCGN.
Jusqu’en avril 2017
www.gendarmerie.interieur.gouv.fr / musee
facebook.com / musee.gendarmerienationale et @musee_gn @Gendarmerie
Le Musée de la Gendarmerie Nationale à Melun