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Florent NagelFlorent Nagel : Alice au pays des merveilles

 

Ecouter un livre ? Bien sûr, on connait les livres-audio mais là, il s’agit d’autre chose de plus immersif encore, de plus interactif surtout. Florent Nagel a conçu un conte-musical qui éveille, chez les enfants et les adultes, qu’ils soient ou non musiciens ou mélomanes, tout une série d’émotions sans filtre, brutes : au piano, acoustique. Piano quatre mains et récitant : un acteur qui extrait des fragments de l’histoire d’Alice, son histoire originelle. Florent Nagel a choisi d’interpréter la traduction de 1869 supervisée par l’auteur de la fable en personne : Lewis Caroll, réalisée par Henri Bué. Florent Nagel, pianiste interprète et compositeur visionnaire, lui a ensuite apporté la bande-son qui manquait pour écouter Alice apparaître, ainsi que son bestiaire animé, singulier et hypnotique, parabole d’un monde fantastique, pas si éloigné du nôtre, le vrai, celui qui nous accable de sentiments ambivalents. Le piano devient un personnage à part entière et l’ensemble créé une œuvre artistique contemporaine. Il suffit de se laisser guider, le temps d’un rêve, des limbes dont on peine à se relever, auxquelles l’on voudrait ne pas échapper ni se soustraire. Florent Nagel créé une atmosphère particulière, onirique et poreuse, remplie de métaphores, qui rapproche et éloigne d’une réalité qui fait tanguer, entre espoir et crainte. Florent Nagel donne à l’auditeur la place qu’il mérite : il devient lui-même créateur, interprète et personnage de ce conte atemporel et universel, dont il serait vain de vouloir en comprendre le sens exact. L’enjeu est ailleurs : laissez la musique et les mots vous transporter, entre 1869 et aujourd’hui, laissez-vous séduire par Alice et son pays merveilleux, vous avez 42 tableaux de quelques minutes chacun pour cela, prendre le temps, grandir, parler au loir ou au lièvre de mars, deviner, courir voter… avant d’éviter de tomber dans la mare aux larmes. D’une saisissante actualité !

Florent Nagel : Alice au pays des merveilles. Premier enregistrement mondial (en direct). Collection du Festival International Albert-Roussel. Label Azur Classical.

Prochaine interprétation du CD "Alice au pays des merveilles" avec Florent Nagel en personne, accompagné de ses complices Joanna Marteel (piano) et Yves Penay (voix) : au salon Musicora à La Villette !

 

Alexis AvakianAlexis Avakian : hi dream

 

Son rêve arménien, Alexis Avakian vient de le réaliser en produisant son deuxième CD : « hi dream ». Onze titres sensibles, évocateurs d’un jazz d’une richesse extraordinaire. Un jazz rempli d’arménité, de pudeur et de romanesque. Un jazz originel, comme ces terres d’Arménie où tout a commencé. Son premier album était consacré à sa grand-mère. Déjà, le souci des origines. Celui-ci est non seulement empreint de son histoire, à la source, mais il fait aussi référence discrète aux standards et figures emblématiques du jazz américain, où cette musique naît : ses héritages. C’est doux et mélancolique, harmonieux, parfois plus dansant et populaire. Alexis Avakian est un charmeur et son album ensorcelle. Il a composé tous les titres sauf « Noubar », reprise d’un thème traditionnel arménien. Certains titres sont dédiés à ses mentors, ses soutiens ou ses amis et sa famille, tout simplement. Il partage cela volontiers, Alexis Avakian : une certaine idée de la fidélité. On retiendra particulièrement « Boulevard des grands pins », cette rue de Marseille qui a su accueillir ses grands-parents après leur exil « sans retour possible », sans papier ni valise, sans rien sinon une petite musique lancinante, entêtante, qui a propulsé Alexis Avakian et son saxophone (ou sa guitare, ou sa flûte), à la tête d’un band complice et original : Fabrice Moreau (Batterie), Mauro Gargano (Contrebasse), Ludovic Allainmat (Piano) et Artyom Minasyan (Doudouk). Le jazz, avec un petit supplément d’âme, à écouter aujourd’hui, à la veille des commémorations du génocide des Arméniens, et tous les autres jours aussi.

Alexis Avakian : Hi dream. Label Paris jazz underground.

 

Pierre SibillePierre Sibille : Peace Love & Bob Dylan

 

Il y a Bob Dylan. Poète, musicien, prix Nobel de littérature. Américain né de parents juifs d’Europe de l’Est qui véhicule, lui aussi, un peu de culture arménienne dont son identité sans frontière est composée. Un hobo protestataire et christique, un père de famille, un artiste inclassable. Lorsque l’on est musicien ou écrivain, la vie sans Bob Dylan est plus terne. Bob Dylan nourrit et enrichit, il donne à réfléchir, il élève. De là à imaginer reprendre ses titres phares ou confidentiels ?! Quelle gageure ! C’est le pari que s’est lancé Pierre Sibille, pianiste, organiste, chanteur et harmoniciste qui a tracé son sillage en France et aux Etats-Unis, se produisant dans des clubs légendaires. Il s’est attaqué au mythique Dylan et lui rend hommage à travers son nouvel album : « Peace Loce & Bob Dylan » ou « La paix et l’amour selon Bob Dylan… ». Le résultat est surprenant et personnel, à l’image de Bob Dylan à qui Pierre Sibille a emprunté cette citation « All I can do is to be me… ». Le mieux à faire, c’est d’être soi en effet et Pierre Sibille le prouve avec justesse et simplicité : il donne sa vérité de la paix et de l’amour, seules valeurs qui vaillent la peine d’exister. Cet album voit le jour de la rencontre entre Pierre Sibille et Olivier Dahan et d’une discussion au débotté en écoutant Dylan. Et pourquoi pas ? L’album commence par « All along the watchtower » et d’emblée ce n’est plus Bob Dylan, mais Sibille, nous, vous, moi. Qui nous évertuons à renaître, recommencer, nous renouveler, nous offrir de nouvelles perspectives, nous engager pour un monde meilleur. Utopiste ? Il doit bien y avoir un moyen de sortir d’ici pourtant. Pierre Sibille, dans la lignée de Dylan, le prouve et s’implique. Nouveau tempo, nouvel arrangement, approche intimiste d’une chanson qui avait déjà été reprise par l’iconique et volcanique Jimi Hendrix. A la fin, dans l’univers de Bob Dylan, il y a toujours un chat prophétique qui surgit, symbole d’une nouvelle vie à remplir, annonciateur d’une réincarnation à accomplir, avec droiture et fierté. Un album que ne renierait pas Dylan et au son duquel il regarderait sans doute l’orage passer, le vent et les nuages, sans faillir. Un album sincère, actuel qui rappelle le prix de la paix et de l’amour, revisitant le passé. Des ballades, des rythmes urbains, un rap, un instrumental piano, guitare et chœurs, jazz, rock-blues. Des duos inédits, où chacun trouve sa place. Un album indépendant et libre qu’on écoute en boucle « …Whoever that is ».

 

Pierre Sibille : Peace Love & Bob Dylan. Label BluesUp indépendant

 

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