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Marie-Hélène de Taillac travaille l’or et les pierres précieuses depuis toujours. Une identité irrésistiblement associée à Inès de la Fressange ou Nathalie Rykiel, Farah Diba, Lady Di, des femmes somptueuses d’élégance et de grâce, de discrétion et d’authenticité, fidèles à elles-mêmes depuis qu’elles sont apparues dans l’espace public. Un nom prédestiné, pour tailler les pierres. Une particule noble et racée. Une enfance sans frontière. Au commencement, dans un Moyen-Orient qui laisse songeur, dans des ruines séculaires, mythologiques et mythiques de Palmyre ou d’Alep, aujourd'hui disparues, qui semblent demeurer si présentes dans son esprit, façonnant son empreinte créative. Pour ce Noël 2019, outre ses bijoux, uniques, un ouvrage éblouissant, véritable kaléidoscope de couleurs scintillantes, qui retrace sa lumineuse, audacieuse et si originale énergie joaillière.
Marie-Hélène de Taillac, c’est d’abord une existence bourgeoise et romanesque. Un père dans le pétrole, une mère aristocrate, descendante de la garde royale que l’on retrouve dans « Les Trois Mousquetaires » d’Alexandre Dumas. Elle grandit au cœur d’une famille de cinq enfants, qui vit entre Orient et Occident, qui possède des châteaux et des tours médiévales. À dix-sept ans, elle sait ce qu’elle veut, déjà nourrie de pigmentations extraordinaires et enchanteresses : étudier la gemmologie. Elle s’en donne les moyens : soucieuse d’une pratique linguistique irréprochable, elle part étudier en Angleterre où elle est engagée par les bijoutiers fantaisie Butler & Wilson. Une rencontre en appelle une autre et la carrière de Marie-Hélène de Taillac est sur les rails.
À lire son étonnant destin, celui d’une petite fille de conte de fées, qui semble éternellement vouée à figurer cette enfant sortie d’une littérature merveilleuse et fantastique, sans cesse en proie à l’émerveillement, l’on pourrait croire que tout est toujours une première fois, tout constitue toujours un événement déclencheur. Elle a su très tôt quel chemin emprunter, ce chemin précis et aucun autre, et rien ni personne, jamais, ne l’en a détournée, de sorte qu’elle n’a eu, en apparence, qu’à s’y aventurer, s’y promener, y flâner, y puiser toute la richesse qu’elle allait y découvrir, comme si elle avait été posée ici et là pour elle, rien que pour elle.
Après Londres, c’est Jaipur. 1989, nouveau tournant décisif. L’Inde où elle reviendra presque dix ans plus tard, pour un tour du monde en solitaire. Eric Deroo le résume ainsi : « or balinais, perles du Japon, ateliers de joaillerie de Thaïlande. » Loin des palaces et des capitales virtuelles et technologiques.
Sa vie, comme une inestimable piste multicolore, entre étoffes et pantones, ses amis la racontent si bien : Vanessa Friedman, Jean-Philippe Delhomme, Inès de la Fressange, Nathalie Rykiel, Hamish Bowles. Les récits se superposent étrangement : parce que nul détour, nulle faille, nul accroc n'y surgit. Tout n’est qu’harmonie. SAns doute parce que Marie-Hélène de Taillac s’en est remise aux pierres et à leurs pouvoirs prodigieux et mystérieux. Les bijoux, ce sont des sorciers (un mot galvaudé, qui a perdu de sa valeur), des sorciers miraculeux : ils guérissent, déstressent, apaisent, renforcent la communication, le partage, ils ouvrent au monde, légendaires et spirituels, ils humanisent. Ils sauvent, portent chance, appellent la foi, alimentent la bonne énergie et alignent les chakras. Ils éblouissent et resplendissent. Ils transcendent la vie : être, vivre et aimer. Ils rapprochent des étoiles et font des rêves et des chimères, une réalité douce et soyeuse, enviable. Pas étonnant que les pierres soient utilisées depuis plus de 5000 ans dans le monde entier, par toutes les civilisations, et les chamans et les guérisseurs, pour leurs pouvoirs curatifs et thérapeutiques. Peut-être parce que, tout simplement, la force de l’évidence, les pierres fines ou précieuses émanent de la terre.
Cristaux, pierres fines, précieuses, cabochons, bijoux de méditation, ornements, décorations, autant de liens cosmogoniques fervents. C’est cela que ce livre, consacré à cette femme iconique, offre.
Marie-Hélène de Taillac. D’or et de pierres. Reliure pleine toile, sous coffret, 23 cm x 28 cm, 224 pages, 200 photographies couleur. 75 €, Rizzoli New-York.
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