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Je pense trop

Je pense trop. Comment canaliser ce mental envahissant. Vous avez sans doute entendu, parmi vos connaissances : 

« - Je pense trop.

- Mes proches me disent que je suis compliqué(e) et que je me pose trop de questions.

- Dans ma tête, ça ne s’arrête jamais. Parfois, je voudrais débrancher mon esprit et ne plus penser à rien.

- J’ai l’impression de venir d’une autre planète.

- Je n’arrive pas à trouver ma place. »

 

Nous y voilà. L’esprit en surchauffe des personnes hyperactives, surdouées, qui doutent, et développent une conscience aiguë des situations, surefficients mentaux, souvent « dys » (lexique, orthographique, calculique, graphique…) et toujours intelligents. « La sensibilité, l’émotivité et l’affectivité sont évidemment proportionnelles à l’intelligence. (…) véritables bouteilles de nitroglycérine. » Ces personnes vivent en exponentiel. Parfois, cela prête à rire ou à s’agacer : « Je me gare. Je me demande si vous vous garez dedans ou dehors. Je passe le portail, j’essaye de voir quelle pourrait être votre voiture. Aimez-vous les voitures ? Je pense que oui. Pourtant, je n’arrive pas à percevoir une voiture intéressante. Je me dis que je me suis trompé. J’arrive devant le digicode. » Et le digicode est de nouveau source de circonvolutions improbables, aux ramifications tentaculaires et à l’arborescence infinie. Tel est le quotidien des « hyperesthésiques », qui captent une multitude de détails avec une acuité aiguisée. « C’est aussi un état d’éveil, de vigilance, voire d’alerte permanente. » Ces personnes raisonnent le plus souvent par le risque, en mobilisant tous leurs sens. Une vue panoramique, une audition bionique, le goût, les odeurs, les couleurs : tout prend des proportions excessives et souveraines. Des personnes qualifiées également de synesthésiques, qui « voient les mots en couleur » ou d’édéistes « dont la finesse d’attention mène tout droit à la poésie, à l’art, à l’émerveillement. » Des « hyper » : lucides, sensibles, affectifs, empathiques, télépathes, curieux, mystiques… stressés, souvent hors sujet, hors normes, décalés, à l’humour et à la logique uniques, prompts à provoquer un malentendu, qui éprouvent du mal à se concentrer, à la mémoire capricieuse.

Dont on apprend que leurs cerveaux gauche et droite gouvernent leur singularité, et que le droit, « le siège de la créativité » s’affirme davantage, quand, pour la plupart des femmes et des hommes, le cerveau gauche prédomine, « permet la matérialisation de ses rêves et la concrétisation des projets. »

 

« Oui, vous êtes différent. Votre cerveau est supervisé par l’hémisphère droit. Votre pensée est globale, affective, intuitive et fulgurante. Celle des normopensants est séquentielle, rationnelle et circonscrite. Ce sont bien deux mondes, deux façons de penser, donc deux mentalités qui cohabitent en croyant être semblables, tout en reprochant à l’autre des dysfonctionnements. »

 

Oui, mais, me direz-vous. Mais alors. Ce qui vaut pour les surefficients, vaut pour les normopensants (le moulin mouline, l’atermoiement persiste, l’intranquillité et l’irrésolution s’accroissent).

 

À câblage neurologique différent, solutions adaptées apportées par l’auteur. Parmi les pistes, certaines relèvent du bon sens : protéines, sport, projets, relaxation. D’autres, nécessitent de comprendre la personnalité des surefficients mentaux. À commencer par le vide identitaire qui les caractérise. Il est ensuite fondamental de travailler leur estime de soi, en pointant les réussites et les signes de reconnaissance obtenus, mais aussi leur intégration sociale.  Nuancer leur idéalisme et la soif d’absolu inhérente à leur personnalité, en prouvant que leur système de valeurs n’est pas parfait. Accompagner un relationnel  frontal et sans filtre, qui peut les conduire à être sous emprise psychologique. « J’ai découvert qu’il existe une redoutable complémentarité entre les pervers narcissiques et les surefficients. Ils sont comme les deux pièces, noire et blanche, d’un même puzzle. (…) le bien et le mal, la vie et la mort, un calculateur et un naïf. » Le surefficient dérange ? Aidez-le à trouver sa famille d’âmes et le métier qui le mettra au diapason. Le plus important, est, conclut l’auteur, de révéler la différence, pour identifier les solutions qui vont correspondre. À cet égard, l’organisation en pyramide est efficace : spiritualité, avec qui et pour qui. Identité -le cœur- quel est mon rôle. Valeurs, pourquoi. Capacités, comment. Comportements, quoi. Environnement, où et quand. Ce serait alors comme un disque dur restauré.

 

Alors, surdoués : prêts à vous aimer et à apprivoiser la société et vos congénères ?

 

Si cet ouvrage remarquable, didactique, méthodique, référencé peut sembler nécessaire aux seuls surefficients mentaux, je le recommanderais aussi aux normopensants. Car en matière de relations humaines, de vivre ensemble, ce n’est jamais unilatéral. Connaître l’autre c’est aussi se connaître. Pour bien commencer l’année.

 

Je pense trop. Comment canaliser ce mental envahissant. Christel Peticollin, formatrice et conseil en communication et développement personnel. Aux éditions Guy Trédaniel. 17,50 euros. 250 pages.

 

Tag(s) : #Actualité, #développement personnel
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