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Hallelujah, les mots de Leonard Cohen de Dayna Goldfine et Dan Geller

Hallelujah
La Musique de nos vies

Après Moonage Daydream de Brett Morgen voici une autre plongée dans la création artistique, à partir d'une chanson culte. Hallelujah que d'aucuns, encore, attribuent d'abord au si romantique Jeff Buckley, à la tête d'ange. À l'instar de celui consacré à David Bowie, ce parcours créatif se mêle intimement, se conçoit même, à l'aune d'un engagement spirituel. Création artistique et foi, est-ce si nécessaire ?

D'autres parallèles s'opèrent : s'installer à Los Angeles pour créer (même si les raisons divergent). Se retirer pour méditer. Toujours enfiler un costume sur scène (ceux de Bowie sont très différents de ceux de Cohen) pour respecter et communier avec le public. Convoquer d'autres icônes, pour qui la liberté passe par l'enfermement en écriture. Parmi eux : Bob Dylan. Cette anecdote entre Bob Dylan et Léonard Cohen. Attablés dans un bar, après un concert en France, se répliquant l'un à l'autre au moyen de paroles de leurs chansons. Il y a les affres des artistes aussi : les séparations, la dépression. Un chat, jamais très loin. Il y a la séduction. La voix, grave et gorgée de chaleur. Et un Trilby, pour parfaire leur allure définitive de dandys.

Mais le plus petit dénominateur commun de tous ces artistes hors du commun ? La poésie.

Si tous sont en quête de liberté, ils sont aussi en recherche de leur identité et Léonard Cohen, à l'instar de Bob Dylan, traque sa judéité en créant, en soulevant les mots. Pour l'atteindre, il mêle profane et sacré, sexe et foi, décadence et ascétisme. Léonard Cohen va jusqu'à s'enfermer pendant 6 ans dans un monastère : Mount Baldy. Là-bas, Cohen médite, assis sur des rochers, en soliloquant des poèmes, de futures chansons, notamment Hallelujah, l'histoire d'une rencontre mystique.

Une chanson qu'aucune autre n'égale. Qui comporte 150 ou 180 couplets, c'est selon. Écrite en 7 ans. Que le label Columbia a refusé net. Pourtant, Hallelujah deviendra universelle. Adaptée par John Cale au piano ; reprise par Jeff Buckley, Rufus Wainwright, kd Lang, Myles Kennedy et tant d'autres au Canada, en Belgique, en France, en Italie, en république Tchèque, en Espagne. Devenue générique de séries, bande-son de films, parmi lesquels : Shrek, qui contribue à sa postérité.

Ironie. Hallelujah, c'est vraiment l'histoire d'une rencontre. Entre Léonard Cohen et John Lissauer. Ils décident de créer ensemble. En plein milieu de l'enregistrement de l'album, Léonard Cohen s'en va, pour écrire des poésies. Il en a pour 15 jours. Il revient 8 ans plus tard. Cette chanson vaut à Lissauer d'être blacklisté par l'industrie musicale, pendant que l'album sur lequel est gravé Hallelujah : Various Positions, est finalement diffusé par un label inconnu.

Aucun empêchement n'arrête Léonard Cohen, au contraire. Ni la mélancolie, ni les atermoiements quant à sa judéité et même, l'idée de changer de nom (Septembre plutôt que Cohen, pourtant tellement symbolique des fêtes juives), ni les trahisons ni la ruine (son agent se tire avec toute la fortune de Cohen). Il écrit coûte que coûte, dans des carnets, une multitude de carnets numérotés, d'une écriture soignée. Écrire l'emportera toujours, sonnera toujours l'urgence, vaudra toutes les revanches. Écrire, pour vivre.

Rendons grâce à Dieu pour ces créations, et l'émotion qu'elles procurent.

Tag(s) : #hallelujah, #leonard cohen, #documentaire, #lesmotsdeleonardcohen, #daynagoldfine, #dangeller, #poesie
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