de la psychiatrie en France, de l’AP-HP, des institutions, de la bureaucratie, de la fonction publique, du service public, de l’intérêt général, de la chose publique.
État limite…
quand on a collectivement oublié de prendre soin les uns des autres, de soi d’abord pour être disponible aux autres.
À travers l’itinéraire romantique et prédestiné, idéaliste et engagé, d’un jeune psychiatre, né à l’hôpital, se pose une déclinaison d’interrogations : comment en est-on arrivé là, aujourd’hui, en France ? quand cet état est-il devenu limite ? est-ce trop tard ? le privé est-il l’unique solution, clivante ?
Je ne serai pas ce soir à 21h, au @sewmorlaix @cinemasalamandre et je le regrette : j’aurais aimé poursuivre ces questionnements avec Jamal Abdel-Kader qui sera présent. J’aurais aimé prendre des nouvelles de la jeune femme hollandaise illuminée et lucide, de l’adolescente amputée au merveilleux et lumineux sourire, de ce patient mélancolique et en colère à cause d’une pancréatite aigüe, lui qui ne boit pas (ce cas m’intéresse ayant moi-même à deux reprises été hospitalisée pour pancréatite aigüe, il y a une quinzaine d’années, sans qu’aucune de mes analyses ne présentent quoi que ce soit d’inquiétant -au contraire) ; savoir à quel point le théâtre leur a redonné goût à la vie, à ces malades qui ne sont pas embarqués dans la nef des fous.
La musique : du Chopin mixé avec du rap enragé et les ciels : poudrés à l’aube, rugissants à la nuit tombée, surplombent l’hôpital, vertigineux, posé au cœur d’une urbanité anxiogène et productiviste dans laquelle survivre est une gageure de chaque instant. On s’époumone. Ça me rappelle cette chanson de Souchon… L’ultra-moderne solitude remonte à 1988…
État Limite, film-documentaire (1h42), de Nicolas Peduzzi