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"Là où Dieu n'est pas" de Mehran Tamadon, film-documentaire (110 minutes)
Une expérience, davantage qu'un film-documentaire.
L'intention du scénariste-réalisateur est de mettre le bourreau, le geôlier des prisons d'Iran, en particulier l'inhumain et barbare secteur d'isolement de la prison Evin, en position de victime et pour cela, de mettre la victime en position de bourreau.
La victime reconstitue les tortures vécues et pour l'écran, elle les revit à la fois dans ses chairs en tant que torturée et en torturant, incarnant le bourreau. Double-peine. Pas de musique. Émotion à cru, de la mise en situation.
Limite télé-réalité avec comme décor, non pas "Le Chateau" aux couleurs acidulées mais un hangar désaffecté genre urbex en plus enténébré, où même la végétation n'a pas envie de reprendre ses droits.
Les protagonistes, deux hommes et une femme, sont d'anciens détenus qui continuent de souffrir à vif : Taghi, Homa et Mazyar.
Le problème majeur de ce long-métrage, c'est que les bourreaux n'ont pas de conscience alors est-ce que ce film-documentaire expérimental peut produire l'effet recherché ? Le bourreau égaré dans une salle de cinéma serait même capable de constater que la torture est fade ; il pourrait sans doute mettre tout en oeuvre pour mieux faire la prochaine fois.
Or, des prochaines fois, en Iran, en Afghanistan et dans toutes les dictatures, il risque d'y en avoir encore beaucoup.
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