The Substance, horreur, de Coralie Fargeat (2h20)
Mais dans quel guêpier Demi Moore est-elle allée se fourrer ? Épargnez-vous ce film glauque, gore, barbare, tapageur et bien inutile.
Je me demande comment ce film a pu obtenir le prix du Scénario à Cannes parce que, précisément, il n'y en a aucun, on avance à vue, tâtonnant ; pas davantage de dialogues sinon de grossiers hahanements, des gris gutturaux, des bruits dégoûtants et exagérés de matières, toutes les matières (sang, chairs, mastications, succions, plaies, projections, talons, corps éclatés-déchirés-déchiquetés-balancés-éclatés, os rabougris, peaux asséchées).
En fait la caméra plonge à l'intérieur des organes. Sans précaution et sans limite.
Ce film, c'est 21000 litres de sang et cela semble réjouir.
Les clichés, allégories et métaphores sont légion et franchement à ras des pâquerettes comme les oeufs qui se démultiplient.
Les références aussi sont légion et malaxées entre elles (Elephant Man, Shining, Faust ; le pitch de l'excellente série #PlanB sur TF1 ).
Ce film se prétend féministe, perso je trouve qu'il serait plutôt un blanc-seing offert au patriarcat et à la misogynie vulgaire.
Aucun moyen ne sera jamais tout à fait improbable pour que les dominants puissent continuer de régner en toute impunité et d'imposer des situations qui se retourneront toujours contre les femmes.
L'histoire se déroule dans une ville ensoleillée et pop, où les palmiers tapent à l'oeil ; c'est beaucoup filmé d'en haut (je n'ai peut-être pas réussi à prendre autant de hauteur qu'attendu) ou de l'intérieur donc ; les lieux sont aseptisés-chic-inhospitaliers, dans une vie futuriste où livres, cinémas, restaurants, relations humaines n'ont pas subsisté. Une vie sans but, mécanique et orgiaque. Où j'espère ne jamais avoir à survivre.
Bref, une prodigalité qui, sans Demi Moore n'aurait guère eu de chance à mon avis.