Tout ira bien, drame, LGBT, de Ray Yeung (1h33)
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Il est possible que tout aille bien à l'avenir, pour Angie. Parce qu’une fois qu’elle sortira de l’enfer dans lequel elle s'est fait piéger, elle remontera la pente. Victorieuse, elle l'est déjà même si les apparences ne jouent pas en sa faveur. Car Angie est digne et honorable, elle a la vérité de son côté, et elle peut compter sur le soutien sincère et tenace de sa bande d’amies, dont l’une est avocate coriace, mais step by step.
En face, la partie adverse n’a ni morale ni valeurs.
J’ai lu ici ou là des critiques de ce film qui toutes convergeaient autour du conservatisme de la famille de Pat, la compagne de toujours d’Angie, qui meurt subitement. Les deux femmes n’avaient signé aucun papier, ni testament, ni acte de propriété, ni aucune formalité qui aurait pu les protéger mutuellement, à la mort de l’une ou de l’autre. Cette mort est arrivée, laissant la survivante démunie et faisant d’elle la proie de la famille d’en face dont elle était, en apparence si proche. Conservatisme ? Au motif que Pat en Angie auraient formé un couple ? Mais sous couvert de progressisme, personne en réalité n’avait assumé et à présent, on la présente comme la meilleure amie de Pat. On ne l’écoute plus.
Moi, je ne crois pas à cet argument de conservatisme un peu trop évident, qui pourrait même donner matière à excuser, voire pardonner la famille. Alors que son comportement est lâche et emprunt d’une jalousie féroce. Impardonnable, en l'occurrence. Cette famille est plus médiocre encore : paresseuse et vénale. La mort de leur sœur, belle-sœur et tante, leur fournit l’alibi idéal, la solution tombée du ciel pour s’enrichir à moindres efforts.
Le film se déroule dans un Hong-Kong misérable et étouffant, où les habitants vivent résignés dans des tours et des barres en béton vertigineuses, glauques et inhumaines. Sûr que les architectes à la manœuvre n’ont pas fait preuve de beaucoup de considération envers leurs prochains. C'est filmé avec pudeur, mais sans concession. Un véritable réquisitoire.
Moralité ? Tout ira bien, pourvu qu'on adopte le célibat, l’indépendance et la liberté. Pourvu qu'on évite de procrastiner au sujet de formalités administratives qui protègent des injustices et des trahisons dont personne jamais, ne peut s'estimer à l'abri.