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La pie voleuse, drame de Robert Guédiguian (1h41)

Robert Guédiguian
La Pie Voleuse



Il est des films comme celui-ci qui n'appellent pas de chronique. Ils vivent leur vie, s'envolent sans que rajouter un mot soit nécessaire. Pourtant, je tente un avis.

Un film de Robert Guédiguian est reconnaissable entre tous: une atmosphère humaniste, la Méditerranée, un rythme ensoleillé, venteux et indolent, juste ce qu'il faut de dialogues, aucune scène superflue, les revers d'une existence, les accommodements et les interrogations, ni bien ni mal, ni bons ni mauvais, amoral, immoral et moral.

On pourrait croire à un film de bons sentiments, une expression dévoyée car nul faux-semblants dans ce cinéma-là.

On aurait raison: un cinéma d'émotions sincères et digérées qui s'ancre dans un quartier d'une ville et s'organise autour d'une bande d'acteurs. Un cinéma fidèle, loyal et personnel, qui devient universel. Peut-être parce qu'on est tous, chaque jour, un peu de chacun de ses personnages, tour à tour, dans notre quartier, avec nos compagnons de route.
On est la meilleure et la pire version de soi-même et grâce aux autres, on parvient à se situer, à progresser, respirer, vivre.

Avec Guédiguian, on s'élève loin des antagonismes et de l'instantanéité de la vie pour en savourer les plaisirs qui se présentent. Un cinéma qui rend disponible.

L'allure aussi imposante que nonchalante de Gérard Meylan, la sagesse poétique (hugolienne) de Jean-Pierre Darroussin, la sincérité solaire d'Ariane Ascaride, la fraîcheur malicieuse de Marilou Assiloux, l'ambivalence attachante du couple Grégoire Leprince-Ringuet et Lola Naymark et le regard doux et magnétique, irrésistiblement romantique de Robinson Stévenin se retrouvent en chacun de nous. J'ai envie d'y croire en tout cas.

La pie symbolise la bravoure, l'espièglerie et la confiance ; qu'elle soit voleuse n'est qu'un prétexte pour entretenir les liens essentiels entre les uns et les autres. La pie voleuse, comme l'opéra semi-sérieux de Rossini, car la vie n'est qu'une fable.

La musique est composée par le complice Michel Pétrossian, au piano, instrument qui souligne à la manière d'un coeur battant, la palette des sentiments humains.

Tag(s) : #robertguediguian, #lapievoleuse, #drame, #michelpetrossian, #arianeascaride, #gerardmeylan, #jeanpierredarroussin, #robinsonstevenin
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