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Elle est Patti ? Non, elle est arrivée !

 

L’emblématique rockeuse Mrs Smith n’est pas au sénat, elle est au pinacle.

 

A l’heure de la révolution en Egypte et en Tunisie, alors que les peuples s’insurgent contre la dictature qui les censure depuis des décennies et défendent la démocratie et la liberté, Patti Smith hypnotise son public et fait l’actualité. Ses textes incantatoires, sa voix qui emplit l’univers et son énergie insaisissable font écho aux souffrances du monde. Elle irradie aujourd’hui comme elle embrasait les foules dans les années 70. Elle a su conserver son allure juvénile en jean et godillots, veste noire et chemise blanche.  

A l’époque, elle affirmait : « Je dois faire vite, je n’ai pas la force d’attendre trop longtemps pour devenir une star ». Désormais : « J’aimerais qu’on dise que j’ai accompli un sacré bon boulot ». Aucune ambiguïté, mais pas de hasard. Car Patti Smith a consacré sa vie à son travail, à la fidélité et à l’amour : clés d’une réussite ou fondements d’un destin unique ?

Patti Smith, ou la force d’un destin qu’elle a su partager. Avec Robert Mapplethorpe au Chelsea Hotel, New-York, dont elle écrit dans son autobiographie : « Artiste et muse, un rôle qui était pour nous deux interchangeable ». Avec ses musiciens lorsqu’elle est devenue, à son insu, la chanteuse rock qui préfigurera le courant punk puis new wave. Avec Lenny Kaye en particulier qui l’accompagnait à la guitare, lorsqu’elle a commencé à déclamer ses poèmes dans une église de St Mark’s Place à Manhattan. Avec ses amis, poètes inclassables et figures tutélaires : Allen Ginsberg, William Burroughs, Gregory Corso ou Jack Kerouac dont elle a souvent été perçue comme la fille spirituelle en personnifiant l’âme de la génération beat grâce au rock’n’roll. Avec son mari enfin, Fred Sonic Smith, et leurs enfants Jackson et Jesse, ses héros dans la vie.

A Paris fin janvier, Mrs Smith a exploré cette vie foisonnante. A travers le film que lui a consacré le réalisateur Steven Sebring qui l’a suivie plus de onze ans (« Dream of life »), en rendant hommage à Allen Ginsberg sur fond de piano minimal avec Philip Glass, en proposant des lectures de son livre « Just Kids » pour lequel elle a reçu le National Bool Award en 2010, en reprenant son album culte « Horses ». Figure féminine emblématique influencée par Rimbaud, Verlaine, de Nerval ou Genet, Patti Smith a terminé sa tournée parisienne avec l’un de ses fameux messages militants, qui prend en ce début 2011 un sens très particulier : « Don’t forget it : use your voice ! People have the power ! ».

 

Just Kids, Patti Smith, Denoël, 336 p, 20€

Tag(s) : #Actualité
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