Le gardien du Temple
Lettres d’Henry Miller à Frédéric Jacques Temple, ou la correspondance d’une amitié pérenne
Miller. Henry, avec un y pour la touche d’élégance. Elégance morale et intellectuelle. Tel est ce qui caractérise le personnage emblématique : un style pur.
Ecrivain sulfureux et censuré, ardent, hédoniste, qui loue l’amour sincère, et les femmes. Un homme curieux et généreux, qui ne trahit pas ses amis et leur voue une estime loyale et incarnée, désintéressée et durable. Journaliste, critique, romancier, essayiste, épistolier, peintre, poète, amoureux : Henry Miller est un être complet, toujours « accablé de travail ».
C’est ce portrait passionné qui se dessine au fil des lettres retenues dans ce recueil composé par Frédéric Jacques Temple, intitulé « frère Jacques ». Eloquent. L’amitié fraternelle.
Frédéric Jacques Temple est écrivain et poète, né à Montpellier, où il rencontre pour la première fois Henry Miller en 1953, après une amitié épistolaire consommée. Temple rédige une critique suite à la publication du roman de Miller publié en 1946 chez Gallimard : « Printemps noir ». Il la soumet à l’auteur qu’il admire. S’ensuit entre eux une correspondance qui durera jusqu’à la mort d’Henry Miller, le 7 juin 1980.
Le parti pris de Temple dans cet ouvrage ? Proposer aux lecteurs la seule voix de Miller, son œil critique et juste, son engagement permanent, son âme lyrique, que ce soit rédigé en français ou en anglais puisqu’il alterne. Le tout est ponctué de photos, d’illustrations, de cartes postales, de papiers à lettres d’hôtels du monde entier, d’aquarelles peintes par Miller en personne. On y croise Joseph Delteil, Lawrence Durell, Alfred Perlès, Richard Aldington, Anaïs Nin. Des amitiés ou amours complices. Des êtres qui se respectent.
On aurait bien voulu correspondre avec Henry Miller. Merci à « frère Jacques » de nous inclure dans cette bande.
Lettres à Frédéric Jacques Temple, éditions Finitude, 20€, 130 pages
Lettres annotées par Thierry Boizet et traduites par Frédéric Jacques Temple.