Le Finistère s’invite à Rueil-Malmaison
Il y a un avant et un après Pont-Aven dans l’histoire picturale française. A la fin du XIXè siècle, une communauté d’artistes se retrouve dans ce village finistérien et réinvente la peinture. Le courant libertaire s’affranchit de l’académisme et offre une vision libre de la Bretagne. La lumière est rose ou flamboyante, le ciel nuageux. La mer est bleue et verte, souvent écumeuse. Les manoirs et les églises envoûtent, les vieilles pierres dévoilent leur secret, les arbres bruissent de mille secrets. On remarque les lavandières qui semblent révéler quelques légendes, les goémoniers et sardiniers qui partagent leur pêche et l’odeur d’iode et de varech. Plus de vingt peintres nous proposent une vision de l’Argoat et de l’Armor à la fois réaliste et onirique. C’est la révolution synthétiste, initiée par Paul Gauguin et Emile Bernard. L’exposition couvre deux périodes entre 1886 et 1920 : « L’école de Pont-Aven » réunissant Paul Gauguin et ses amis, puis l’influence laissée par leur aîné à Paul Sérusier, Emile Bernard, Maurice Denis, Henry Moret et bien d’autres. Les tableaux ont été prêtés par des musées français et des particuliers. Certaines toiles n’ont jamais été exposées. On l’a compris, cette exposition est un pèlerinage culturel et religieux.
« Les peintres de Pont-Aven, autour de Gauguin », atelier Grognard, Rueil-Malmaison, 6 avenue du château de Malmaison, jusqu’au 8 avril. Renseignements au 01 47 14 11 63 ou sur le site www.mairie-rueilmalmaison.fr ; au 01 41 39 06 96 (atelier Grognard).
Paul SERUSIER, Le Bois rouge, Huile sur carton, Ca 1895, 120x60 cm, Collection particulière, © Droits réservés