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En 2007, Jocelyn Quivrin tourne Les Amours d’Astrée et de Céladon, pour Eric Rohmer. Un film exigeant, d’auteur, naturaliste, bien loin du Fast and Furious pour lequel, l’acteur, fou de belles voitures et de vitesse, aimerait être engagé. Le conte se déroule au XVIIè siècle, et narre les amours contrariées d’un berger et d’une bergère, dans une forêt enchantée. Ce tournage va révéler une facette inconnue de lui-même à Jocelyn Quivrin, lui insuffler une approche différente de la vie, une humanité insoupçonnée, à travers la littérature et la poésie. Le cinéaste Eric Rohmer, de son côté, puise dans la jeunesse insouciante de l’acteur, et sa candeur. Les deux hommes se kiffent. De ce béguin réciproque singulier, d’une exceptionnelle bienveillance, Jocelyn Quivrin avait convaincu Léa Frazer de co-écrire un scénario. En 2009, Jocelyn Quivrin meurt dans un accident de voiture, sous le tunnel de Saint-Cloud, tandis que Léa Frazer termine la version dialoguée de leur projet commun. Léa Frazer terminera seule l’aventure, pour rendre hommage à son ami Jocelyn Quinvrin, sa femme Alice Taglioni et leur fils Charlie, dont Léa est la marraine. Deux mois plus tard, Eric Rohmer décède à son tour. Maestro raconte cela : l’histoire de cette émouvante et improbable rencontre, et de cet éveil mutuel. Un film tout en paradoxes : moderne et au charme suranné, fougueux et paisible, touchant et viril, drôle et triste. Pio Marmaï incarne avec allégresse cet acteur qui brûlait sa vie. Michael Lonsdale, quant à lui, offre une peinture d’un Rohmer raffiné, à l’écoute et malicieux. C’est beau comme une eau fraîche qui ondoie, au cœur d’un paysage féerique. Le film le plus harmonieux depuis bien longtemps.