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Jury Matmut du 1er roman (Laure Gerbaud en noir, en centre)
Jury Matmut du 1er roman (Laure Gerbaud en noir, en centre)

Le 1er prix littéraire de la saison a été décerné par le groupe Matmut, mercredi 3 septembre, à Laure Gerbaud pour son 1er roman « Racines Mêlées » aux éditions Carpentier. Société d’assurance mutuelle labellisée pour son souci de l’environnement, la Matmut compte 3 millions de sociétaires en France. Le groupe, dont le siège social se situe à Rouen, est aussi engagé dans une démarche de mécénat citoyen : médical, économique et culturel. La Matmut favorise l’émergence de jeunes talents qui contribuent au rayonnement de la France, à travers leur pratique. La Matmut ose. La Matmut assure. Davantage qu’une signature, le groupe soutient, avec panache, des personnalités et des carrières prometteuses. Pour ce 1er prix #Matmut du 1er #roman, le groupe n’a pas hésité à choisir une date qui sonne comme un défi : en pleine rentrée littéraire, ouvrant par ailleurs la série des prix qui seront distribués sous peu, aux auteurs inondant l’actualité romanesque.

L’initiative a fédéré. Un éditeur, pour commencer : les éditions Carpentier, dont l’ambition est d’accompagner dans le temps de nouveaux auteurs contemporains. Un jury prestigieux, ensuite, co-présidé par Philippe Labro et Daniel Havis, président du groupe Matmut, et composé de personnalités illustres : Catherine David, Caroline Casadesus, Jean-François Zygel, Ibrahim Maalouf, Mathieu de Monchalin, Catherine Ceylac, Didier Carpentier, Arnaud Chneiweiss et Pierrick Olivier (représentants Matmut), et une invitée d'honneur : Madame Valérie Fourneyron, députée de Seine-Maritime. Des auteurs inspirés, pour terminer : pas moins de 250 ont présenté un tapuscrit original. A l’unanimité, Laure Gerbaud a été plébiscitée pour son roman « fougueux, lyrique et passionné » comme l’a précisé Philippe Labro, lors de la cérémonie de remise du prix.

L’action de « Racines mêlées » se situe au Niger dans les années 1990. Bien sûr, il y a une part de l’âme de l’auteur dans cet écrit, qui a vécu en Afrique noire (en est-elle tout à fait partie ?). Elle raconte le Niger avec une telle intensité que l’on s’y sent transporté, comme si notre place se trouvait là-bas, par nuits moites. Où les « Baobabs ressemblent à des lions de la forêt », où « les femmes sont hautaines comme des pirogues » : Philippe Labro a loué « le sens des métaphores » de Laure Gerbaud, sa « construction sophistiquée », « le soin apporté à structurer ce récit ». Certainement, Monsieur Labro. L’écriture progresse en alternant différentes formes : épistolaire, prose et poésie. Une narration classique de cette flamboyante histoire entre Idrissa et Elisabeth, au cœur de la brousse, jusqu’à l’acte ultime : aider l’amour d’une vie à mourir. La lecture de lettres follement romanesques. La découverte de poèmes. Un exercice périlleux et réussi, en dépit de quelques paragraphes emphatiques (comme ce continent, comme l’Amour). Je rajouterais la tonalité cuivrée et aiguë qui nous maraboute. Au point de se demander si la véritable histoire de ce roman ne résiderait pas au cœur de cet amour inconditionnel voué à un continent mystérieux, plutôt que tapie sous cet autre feu ardent, qui naît vit et meurt, entre un homme noir et une femme blanche. Flamme taboue, qui risquerait de faire jazzer. Un amour en silence qui n’en demeure pas moins éclatant, évident comme les lèvres d’un jazzman se conforment à l’embouchure d’une seule et unique trompette.

Laure Gerbaud est enseignante et s’avère une artiste complète : elle peint, dessine, sculpte, écrit. Elle dévoile que son bureau est rempli de manuscrits. Ce prix l’intimide et la remplit de joie. Signer ses premières dédicaces l’émerveille : « J’en ai rêvé toute ma vie, et voilà, c’est fait ! » prononce-t-elle, avant de conclure : « Je suis heureuse ce soir, car au-delà de cette première publication, le message que je porte en moi est enfin véhiculé : la complémentarité de cultures et la tolérance ». Dieu nous est témoin que métissage et bienveillance ne font pas toujours bon ménage ces temps-ci. Peut-être que ces racines mêlées, qui auront infusé 25 ans, vont nous permettre de changer d’optique, dans les faits.

Laure Gerbaud, « Racines Mêlées » aux éditions Carpentier, 212 pages, 16,90 euros. Couronné 1er prix du 1er roman Matmut 2014.

Retrouvez Laure Gerbaud dans son atelier à Toulon, et en ligne sur www.atelierlacigalerie.blogspot.com

www.editions-carpentier.fr

www.matmut.fr

"Racine Mêlées" Laure Gerbaud (éd. Carpentier), 1er prix Matmut du 1er roman

"Racine Mêlées" Laure Gerbaud (éd. Carpentier), 1er prix Matmut du 1er roman

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