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L'Atelier du peintre Gustave Courbet
L'Atelier du peintre Gustave Courbet

En tant qu’adhérente de l’association Communication & Entreprise, partenaire du Cercle des Femmes Mécènes du Musée d’Orsay dont je suis aussi membre, j’étais invitée jeudi 13 novembre à la visite de nouvel espace dédié au peintre Gustave Courbet. Espace aménagé en lieu et place de l’ancienne gare d’Orsay. L’endroit, où la luminosité a été sérieusement étudiée, composé de 3 tableaux du peintre*, dont un prêté par le musée de Besançon, particulièrement lumineux pour contrebalancer les autres peintures, se caractérise par la vitrine en verre mise en place par Saint-Gobain, entourant la célèbre toile « L’atelier du peintre ». Laquelle va entrer en restauration pendant un an. Dispositif de 600 000 euros, dont la moitié sera financé par le mécénat, par le biais d’entreprises ou du public, notamment –et il s’agit d’une première, au travers du crowdfunding. La plateforme Ulule a été choisie, pour sa dimension internationale. Olivier Simmat, conseiller du président du musée d’Orsay, Guy Cogeval, en charge du mécénat, explique le dispositif aux femmes mécènes présentes : « la politique de restauration des œuvres diffère selon les formats, elle concerne entre 150 et 200 tableaux chaque année (…), les grands formats comme le tableau de Courbet, de 7 mètres, implique un coût de restauration qui s’évalue au centimètre carré et qui tient compte de la fragilité de la toile et son histoire ». Avant de se lancer, le musée d’Orsay a investi dans des études scientifiques pour déterminer la faisabilité et les risques d’une telle démarche, et a consulté un comité scientifique qui se réunira chaque mois pendant toute la phase de restauration. L’une des conditions de cette restauration était de la rendre publique et accessible. Le mur a été renforcé pour soutenir la toile et l’échafaudage qui va être disposé. Isabelle Cahn, la restauratrice, qui sera entourée d’une équipe de 12 personnes, dont une personne spécialisée en couches picturales, prend ensuite le relais pour le volet technique et historique. En l’occurrence cette toile représente une allégorie de la réalité de 7 années de la vie de Gustave Courbet. Un sielfie magistral avant l’heure, en quelque sorte. Ou une autobiographie peinte, qui était dédiée, à l’origine, à l’exposition universelle de 1855, sous Napoléon III. La toile visait alors à montrer la France de l’époque, cependant le jury l’a refusée au regard de ses dimensions. La toile se compose de 3 parties qui figurent l'atelier de peintre de Courbet, et les thèmes qu’il affectionne : une femme nue, un enfant et un animal (un chat blanc…). Les grands genres de la peinture sont concentrés, même les natures mortes (vêtements du modèle par exemple), ou le côté christique (Jésus, mannequin). Sur la droite, l’évocation des scandales est patente (scène avec des polémistes) et sur la gauche des évocations de personnalités et d’événements politiques (révolutions nationalistes en Europe notamment). La partie supérieure de l’œuvre demeure mystérieuse : s’agit-il d’une scène d’intérieur ou en extérieur, un paysage ? La restauration n’apportera aucune réponse de cet ordre, l’ambition est de se rapprocher d’une vérité historique. L’opération s’avèrera complexe, car la toile est composée de 2 morceaux distincts, de 9 lais cousus travaillés avec esquisse. Elle aurait été peinte en quelques mois seulement, avec un séchage aléatoire. Elle comporterait différentes couches de vernis. Les écailles peuvent se soulever, ce qui rend complexe et infiniment méticuleux le travail à considérer. Il s’agira également de se fier aux différents matériaux utilisés par Courbet. En réalité, 3 problèmes majeurs seront à prendre en compte : le soulèvement, le vernis (jauni avec le temps), l’effacement ou le rajout de personnages par le peintre et son intention véritable. Quel était l’état d’origine de cette peinture, doublée par de la toile de lin ? Comment le passage du temps a t-il opéré son influence ? Comment conserver une harmonie générale et une coloration naturelle en s’appropriant les différents travaux successifs réalisés, centimètre par centimètre ? Le travail à partir de photographies d’époque est nécessaire, et Photoshop apportera une aide précieuse pour tenter de percer certains mystères, qui ont fait l’objet d’interprétations de cette toile, jusqu’aux plus farfelues par des loges franc-maçonniques. L’observation du tableau sous tous ses angles sera l’une des clés de sa restauration qui comportera 3 étapes : décrassage, allègement du vernis feuille à feuille et support. Deux tours seront disposées pour travailler sur le tableau ainsi qu’un pont en bois, proche du sol. Prudence et communication seront les deux atouts pour cette démarche inédite, étudiée aussi pour une accessibilité aux personnes handicapées. La toute première question que l’équipe constituée se posera : Commence-t-on par les zones en bon état, ou celles en mauvais état ?

A suivre, en temps réel.

Cette restauration est un projet unique et fédérateur. Bientôt 800 donateurs et donatrices recensés. La mobilisation de tous est indispensable.

Participez, relayez, partagez : ulule.com/courbet

*Tableaux de Gustave Courbet, dans l’espace dédié : "Un enterrement à Ornans", "L’Hallali du Cerf"

En savoir davantage :

http://www.etienne-trouvers.com

http://www.etienne-trouvers.com/blog/restauration-au-musee-d-orsay-l-atelier.html

L'équipe Mécénat du Musée Orsay : Iris Rostain, Isabelle Cahn, Olivier Simmat, Guillaume Maréchal

L'équipe Mécénat du Musée Orsay : Iris Rostain, Isabelle Cahn, Olivier Simmat, Guillaume Maréchal

Tag(s) : #Expositions
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