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Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski

23 octobre 2010

Teshima

 

Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski

Sous la douche je me sens faible, comme vidée de toute substance. Je descends petit déjeuner. Une douleur aigüe attaque ma tempe. Gauche ou droite ? Maintenant ces maudits points de couleurs kaléidoscopiques forment une cavalcade par-dessus ma rétine. Saleté de migraine ophtalmique. Mon cœur s’emballe, je me mets à suffoquer, et suer. La migraine s’installe, violente, nauséeuse, pendant que le kaléidoscope s’efface. En remontant, j’avale deux Doliprane. Peu à peu le mal s’estompe. Chose fascinante que cette souffrance : une douleur aussi aigüe qu’inattendue et en même temps, ces visions sublimes et éblouissantes, quasi divines, qui prennent l’apparence de vitraux par lesquels le soleil s’immisce. Au lieu de m’en préoccuper, j’ignore ces lances qui m’élancent, précisément ce matin, alors que j’ai rendez-vous à Teshima, où mes battements de cœur m’attendent. Ce serait stupéfiant de crever maintenant, à quelques heures d’équilibrer mon cœur, en adjoignant aux battements organiques d’autres, artistiques.

Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
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Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage
Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage

Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : en pèlerinage

En un quart d’heure, je rejoins l’îlot. Une navette rapide m’y conduit, trajet tonique. Une fois débarquée, je grimpe dans le bus qui s’arrête au terminus. Mon voyage s’achèverait-il sur ce rivage ? Le chauffeur me dépose aux abords d’un chemin caillouteux. Je suis la seule. Une pancarte en forme de flèche indique la direction des « Archives du Cœur, Christian Boltanski ». C’est par là, tout droit. Cahin-caha, je m’y aventure, et m’enfonce dans une forêt impénétrable, presque inamicale, et comme désertée même si, de toutes parts, la terre est cultivée. J’aperçois des rizières sur plusieurs étages et d’étroites chaumines de paysans. Les toits sont gris, bleus perçants et turquoise, l'une des spécificités de l'île avec la végétation. Des pots de fleurs sont disposés tout autour, dans les brouettes, plus loin, un amoncellement chaotique d’outils et épaves. Les chats, en liberté. Les chats, partout. Tout est paisible, paisiblement mouvant, à la manière d’une peinture impressionniste. J’avance, une nouvelle signalétique. C’est loin, nulle ombre, le soleil mord très fort. J’entends mon souffle et ma peine, le bruit de mes bottes sur la terre rocailleuse. Rien ne tressaille. Les chats ont l’apparence de sphinx protecteurs. Leur air seigneurial renforce leur pouvoir tout à la fois rassurant et inquiétant. Leur minuscule tête en forme de triangle, leurs oreilles rosées comme deux feuilles d’herbe, leurs poils soyeux au milieu desquels j’ai envie de blottir ma tête plutôt que marcher et marcher encore. J’ai l’impression qu’ils m’accordent leur bénédiction, tandis que je passe devant eux, alourdie par le poids de ma croix intérieure. De moins en moins lourde. Que contenait-elle donc, de tellement non essentiel mais que je conservais malgré tout, et qui s'évanouit ici ? Quelles rancoeurs, quels regrets, quels remords et autres ressentiments ?

Le chemin forme des boucles et des lacets, il relie les quelques maisons entre elles, mais je ne distingue personne. Aucune âme humaine. Comme si seuls les chats dominaient, au pouvoir sur ce rocher. La planète des chats. Je suis prête à voir surgir, sur le sable blanc et désert, un cavalier solitaire, dans un parfum de fin du monde, et alors, ensemble, on découvrirait un unique vestige patrimonial et universel, à moitié enseveli. On constaterait l’extraordinaire gâchis que l’homme a lui-même organisé et on s’en remettrait aux chats, sages et stoïques. Il faudrait tout réapprendre.

Tout à coup, j’aperçois une cabane installée sur une plage déserte. La cabane est noire, le sable est blanc. La mer ? Pacifique du toit des maisons de Teshima. Une brise délicieuse, quoique faible, ondoie et m’enveloppe.

Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : #battementsdecoeur avec vue sur le Pacifique
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Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : #battementsdecoeur avec vue sur le Pacifique

Teshima, Archives du Coeur, Christian Boltanski : #battementsdecoeur avec vue sur le Pacifique

Peu de personnes attendent. Une médiatrice explique que l’on pénètre par groupes de sept selon un protocole à respecter. On n'atteint pas les battements de son coeur aussi facilement. Rien ne bouge, pas même le silence. Un recueillement immanent recouvre tout. L’eau ne remue pas davantage. Plane comme sur une carte postale. D’une couleur parfaite, égale et sans tache. La médiatrice prévient qu’une fois à l’intérieur il est interdit de filmer. Je lui présente mon badge presse et elle s’incline. C’est avec beaucoup d’émotion que je regarderai et conserverai ces images historiques, et ces vidéos poignantes. Bientôt, elle fait signe que c’est à nous, le groupe des sept dont je fais partie. J’ignore alors que je m’apprête à quitter la lumière pour les ténèbres, une fois encore, comme si j’étais devenue un personnage des contes du jour et de la nuit, et des éléments, au pays d’autres amours jaunes comme les ajoncs qui prolifèrent à Teshima.

La salle dans laquelle je viens de m’introduire est absolument et intensément noire. Ici je passe mon temps à entrer dans la nuit, avant de rejoindre le soleil. Une alternance qui compose une cadence parfaite, à laquelle je suis désormais habituée. J’avance à tâtons. Contre un mur glacial, je m’adosse. Les respirations s’accélèrent. Sans transition, au plafond, quelques ampoules nues et pendantes s’allument et s’éteignent. D’abord doucement, de façon régulière, puis s’emballent et ralentissent, avant de diminuer et de mourir. La mise en scène artistique d’un cœur ouvert qui naît, vit, aime, s’emporte en colère, se régule, mène une vie apaisée et puis décline, jusqu’à ce que les battements cessent. Cycle d’une vie. Ça dure sept minutes. Suffisant pour chanceler. Une voix indique qu’il faut sortir à présent. Hésitante, ma main contre le mur rencontre des plaques, dont j’avais perçu l’existence lorsque l’ampoule éclairait. Plaques noires sur ces murs bruts et froids, en béton lisse qui tranche avec l’extérieur. La hutte en bambou et le toit en chaume cache un abri singulier, cryptique. Je sors en vacillant, comme les autres. La pièce suivante est une salle dotée de deux ordinateurs, avec une fenêtre sur le Pacifique qui laisse entrer une luminosité crue. Le contraste est brutal. Certains fondent en larmes. Personne ne sait que dire. Tout le monde semble bouleversé et j’avoue que la sensation est percutante. Je m’avance vers un ordinateur qui recense dix-sept mille battements de cœurs. Plusieurs clés d’entrées. Par ordre alphabétique, je cherche des noms connus, des amis morts, ma famille, en vain. Aucun de mes morts n’est présent dans l’ordinateur. C’est dommage, j’aurais aimé que l’art nous réunisse ici, sur cette île paradisiaque plus que carcérale, libératrice plus que captatrice.

Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain
Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain

Teshima : toits bleus, végétation et art contemporain

Je me cherche et je me trouve au Musée des Coeurs. Aucun homonyme. J’écoute mon cœur dont les battements remontent au vingt-et-un février de cette même année. Vingt-et-un février, Nef du Grand Palais, Paris. Le casque sur les oreilles, la vue fixant l’océan qui brasille, sous le soleil fertile. J’essaie de vérifier si le rythme d’alors est plus ou moins rapide que celui d’aujourd’hui. Le son est faible, on entend les vagues et de lointains battements, comme s’ils appartenaient à une contrée engloutie, la cité d’Ys. Si je les entends si peu, c’est que les battements artistiques et organiques se sont réunis et soudés, seuls demeurent dans cet endroit, les résidus artistiques, l’idée en quelque sorte, le point de départ. Le prétexte et les prémices de ce voyage qui ressemble à un mirage. L’élément déclencheur, ce sont ces quelques battements, presque évanescents et tellement impérieux.

Je dois laisser ma place à la personne suivante. Je me lève, recomposée et un peu plus arrimée. Comme si mes racines orientales et occidentales s’étaient mêlées, le Levant et le Ponant réunis au cœur battant de l’Océan. Je me sens reconstituée.

Christian Boltanski. Les archives du Cœur. 34°48’ N 134°10’ E. Area 14,4 km2. Coastline 19,8 km. Elevation 340m. 2801-1. Karato Teshima. Tonosho-cho Shozu-Gun. Kagawa 7614662. Japan.

Mon adresse-refuge, désormais.

Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu
Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu

Teshima : traversée en navette et #cielfies, au loin de phare en verre rouge de Takamatsu

Dans ma chambre, après m’être rafraîchie, je me détends, alanguie. Je reprends Sur La Route, bien décidée à dépasser la page 127, sauf que le livre s’ouvre tout seul sur l’incipit de Walt Whitman :

Camerado, je te donne ma main !

Je te donne mon amour, plus précieux que l’argent,

Je te fais don de moi avant le prêche et la loi ;

Me feras-tu don de toi ? Viendras-tu voyager avec moi ?

Resterons-nous unis tant que nous vivrons ?

 

Plus tard, je suis dans le mall. Comme après une légère amnésie déambulatoire. J’entre et ressors des boutiques, caresse un chat qui dort auprès duquel je m'installe quelques minutes, et qui m’explique que la langue des chats est universelle, protectrice et adaptée aux humains, pourvu qu'on s'y intéresse. Je m’aventure plus avant. Ici, un lieu qui ressemble à une brocante. Des fauteuils club vintage côtoient de vieux Solex, on y trouve de quoi coudre, peindre, des bijoux de pacotille, des stylos en fils de soie, du papier japonais, des photos, des habits en sac de jute postaux, des sacs en toile de pneus, des robes en crochet et des écharpes, des boots en cuir italien de belle facture qui sentent la peau tannée, de beaux godillots que Patti Smith n’aurait pas renié, des jeux de société, des livres, de la poésie. La plupart des objets sont réalisés à la main. Un plaisant méli-mélo. Derrière le comptoir, une fille dont le visage m’est familier. Où l’ai-je rencontrée ?

Je m’approche et aussitôt, ça fait tilt. La jeune gipsy du marché couvert de Kyôto. Elle me sourit. Visiblement, elle m’a reconnue. Elle me montre son poignet et d’un geste du visage me demande de lui montrer le mien. Elle sourit, satisfaite, en découvrant le bracelet bleu-canard.

Elle m’invite à monter, car elle va fermer le magasin, à rez-de-mall. À l’étage, je peux m’installer pour lire ou écrire, prendre un café, grignoter, ou simplement m’ennuyer. J’emprunte l’escalier en colimaçon. Je m’installe dans un fauteuil confortable, en cuir vieilli, face à l’une des deux tables basses, devant le bow-window aux vitres fumées qui renvoient du mall une haleine caramel réconfortante. Comme apparaissent les paysages de montagne, à travers les lunettes jaunes des skieurs. À côté de moi, une desserte accueille trois hiboux, l’emblème du restaurant. Les regards et les signes ne suffisent pas, la fille s’apprête à m’apprendre la langue des kanji, dessins sommaires qui traduisent une pensée, sortes de hiéroglyphes. Elle m’apporte une carte en japonais. Elle s’agenouille par terre, ses fesses appuyées sur ses talons, sa tête à hauteur de mes genoux et de la table basse, le dos bien droit, appliquée. Elle sort son carnet de commandes de son tablier et commence à me dessiner les plats de la carte. Un bol de riz avec de la fumée qui s’échappe. Un demi, un bock de bière et sa mousse. Un poisson comme ceux que les enfants apprennent à contourner au plus jeune âge : un ovale avec deux points pour les yeux et un triangle pour la queue. Maintenant, elle trace un cercle, dans lequel elle rajoute un cercle plus petit planté de deux trous, au-dessus elle forme deux points pour les yeux et deux oreilles : le groin de cochon et la tête de l’animal. Une tasse de thé qu’elle remplit avec son crayon. Thé noir. J’entoure ça, ça et ça, quand elle me tend son stylo. Elle revient avec un demi d’une bière japonaise brassée de manière artisanale, un plat de poissons frais pêchés du jour, un bol de riz parfumé. Je terminerai par le thé noir. Elle m’invite à garder ses dessins dont elle semble très fière, découpe les feuilles de son carnet, qu’elle m’offre.

Un peu plus tard elle revient, sans son tablier. Elle avise l’autre fauteuil club, de l’autre côté de la table basse et je l'invite à s’asseoir, en agitant la main la tête et mes yeux. Elle accepte mais me fait signe qu’elle revient et, après un passage au comptoir, la revoilà avec deux bières, qu'elle décapsule avec grâce.

On se met à discuter d’une manière enflammée, en dessinant et en signant, à la manière des personnes sourdes. Un chat surgit de nulle part, soyeux. Il bondit sur ses genoux, la patoune, un côté et puis l’autre, encore une fois, et puis une autre, et s’enroule en boule, tout en roucoulant de contentement. Il ferme ses yeux sans paupière, deux petites fentes apparaissent sur son petit triangle apaisé, il les rouvre, nous observe, et les referme en émettant un souffle de volupté. Avec Miss Nuku, je crois que nous nous comprenons plus vite que si nous tentions de parler qui japonais, qui français ou un anglais balbutiant. La Langue des Signes, au contraire de celle des félins, n’est pas universelle, cependant elle est logique et réunit pareillement ceux qui doivent l’être.

 

Je comprends que c’est son endroit, elle a répondu à l’appel de Takamatsu, après un voyage et une rupture. Ici, elle créé, elle invoque les esprits et convoque ses ancêtres chamanes, elle soigne, magnétiseuse, et quand elle n’est pas au magasin, elle parcourt les marchés du Japon, ou part en pèlerinage. Elle me saisit le bloc dont je ne me sépare pas et vérifie que les pages sont remplies. You’re a writer, persiste-t-elle, comme à Kyôto. 

Je lui explique que moi aussi, je suis là en pèlerinage, pour ce festival et les battements de mon cœur. Elle devient curieuse et intriguée.

La cuisine ferme, et les lumières au bar s’estompent aussi. Son équipe la salue de loin et s’en va.

Si je n’ai pas envie de partir, je me ravise : il est temps d’aller dormir après cette journée si dense. La fille se lève de concert avec moi et m’enlace comme si j’étais sa plus chère amie. Elle me fait la bise, avec empressement. Et m’offre deux badges de l’endroit, l’un blanc sur fond rouge et l’autre rouge sur fond blanc, écrit en japonais : Nuku. Je comprends qu’elle a réalisé ces emblèmes. Elle me dessine une bière qu'on décapsule avec fierté et, sur une autre feuille de son carnet de commandes, un livre qu'on écrit. My choice, your choice. Karma, elle insiste. J'en déduis que Nuku signifie cela, assumer son choix, décapsuler sa bière, écrire. Je décide que le Shop Name Nuku, deviendra mon quartier général à Takamatsu et elle, mon amie d’ici, avec Jess H. D’ailleurs, d’humeur enjouée, je pars retrouver Jess pour lui raconter Teshima, comme convenu, et Miss Nuku du Nuku café. Hélas : elle vient de partir.

Je rentre dans la nuit douce et d’un pas nonchalant, en essayant de graver les impressions du jour et de la soirée en moi, à la manière d’un tatouage indélébile. De nouveaux souvenirs qui se rajoutent aux précédents, de magnifiques souvenirs, comme toutes les prémices de la vie. J'en oublie même de lire ce soir, délaissant Kerouac.

À suivre...

Archives du Coeur, Christian Boltanski, Teshima

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